altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 07 décembre 2025

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Elim Chan, avec le concours du pianiste Lucas Debargue à la Philharmonie de Paris.

Confirmation symphonique
© Thomas Deschamps

La deuxième visite d’Elim Chan à l’Orchestre de Paris confirme sans mélange qu’elle est une des toutes meilleures cheffes d’orchestre en activité, à la fois dans une Quiet City de Copland à la mélancolie prégnante, un irrésistible Concerto en fa de Gershwin avec Lucas Dubargue et des Danses symphoniques de Rachmaninov parfaitement maîtrisées.
 

Philharmonie, Paris
Le 18/09/2025
Thomas DESCHAMPS
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Le mal dominant

  • Tensions et dĂ©tentes

  • Retour vers le futur

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • En ce jour de mouvement social, la Philharmonie n’est qu’à moitiĂ© pleine. Le public est invitĂ© Ă  se replacer au plus près de la scène. BientĂ´t, Elim Chan fait son entrĂ©e accompagnĂ©e d’un musicien de l’Orchestre de Paris, Igor Baranian. Elle prend brièvement la parole en anglais sur le thème de la sauvegarde de la culture. Le contrebassiste qui prend sa suite se montre plus explicite et expose les inquiĂ©tudes des musiciens, techniciens et personnels de la Philharmonie et d’ailleurs devant la baisse des budgets allouĂ©s et finit par souhaiter un bon concert au public.

    Quelques instants plus tard, les premières mesures de Quiet City résonnent comme un écho aux appréhensions de notre communauté culturelle fragilisée. Les cordes s’éveillent rejointes par le cor anglais avant que ne s’élance la trompette porteuse d’interrogations frémissantes. Chan trouve la pulsation juste de cette introspection, tandis que les cordes ne forcent jamais sur le vibrato et que Frédéric Mellardi à la trompette et Gildas Prado au cor anglais rivalisent de finesse pour cette page méditative. Changement de format urbain avec le Concerto pour piano en fa de Gershwin.

    En un clin d’œil, Chan et ses musiciens instaurent un climat évocateur, sexy et parfois moqueur. En contraste, l’entrée du piano de Lucas Debargue fait l’impression d’une solitude tourmentée bientôt contrecarrée par un orchestre virevoltant qui cherche à l’entraîner dans de folles aventures. Debargue, grimaçant au clavier de son beau piano Stephen Paulello, offre un jeu en noir et blanc qui fait parfois bande à part.

    Le mouvement lent est une belle réussite tant la cheffe arrive à faire enchaîner les épisodes rhapsodiques avec fluidité. Le piano rejoint parfaitement l’orchestre pour un Allegro agitato endiablé avec des riffs éblouissants, un régal. Le pianiste annonce en bis les Trois préludes du compositeur américain. Son jeu prend tout de suite une dimension plus épanouie, presque ostentatoire.

    Cette saison, l’Orchestre de Paris met à son répertoire l’ensemble des six Fanfares for the Uncommon Woman composées par Joan Tower, musicienne américaine née en 1938. Après Mäkelä qui a dirigé la première lors du concert de rentrée, Chan a choisi de présenter la troisième. Deux quintettes de cuivres lui font face. L’écriture en antiphonie fait bel effet dans l’acoustique de la salle, d’autant cheffe et instrumentistes se jouent des changements de mesure et se montrent prodigues en nuances.

    Dernière grande pièce de Rachmaninov, les Danses symphoniques, écrites sur le sol étatsunien, n’échappent pas toujours à l’emphase, mais avec la cheffe chinoise ne deviennent jamais ronflantes. Le premier mouvement possède toute l’énergie nécessaire et agrippe immédiatement. Les musiciens offrent une riche palette sur laquelle peuvent se greffer le solo lyrique du saxophone de Cédric Carceles ou, dans le deuxième mouvement, celui du premier violon invité, l’excellente Hande Küden. Dans le Finale, Chan obtient de ses forces une superbe lisibilité des variations rythmiques ou harmoniques, toujours renouvelées, tout en conduisant l’ensemble à l’apothéose instrumentale.




    Philharmonie, Paris
    Le 18/09/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Elim Chan, avec le concours du pianiste Lucas Debargue à la Philharmonie de Paris.
    Aaron Copland (1900-1990)
    Quiet City, suite pour cor anglais, trompette et cordes (1939)
    Frédéric Mellardi, trompette
    Gildas Prado, cor anglais
    George Gershwin (1898-1937)
    Concerto pour piano en fa (1925)
    Lucas Debargue, piano
    Joan Tower (*1938)
    Fanfare for the Uncommon Woman n° 3 (1991)
    Serge Rachmaninov (1873-1945)
    Danses symphoniques, op. 45a (1940)
    Orchestre de Paris
    direction : Elim Chan

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com