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CRITIQUES DE CONCERTS 03 octobre 2025

Reprise d’Ariodante de Haendel dans la mise en scène de Robert Carsen, sous la direction de Raphaël Pichon à l’Opéra national de Paris.

Bonheur calédonien
© Guergana Damianova / OnP

La reprise d’Ariodante selon Robert Carsen est un succès sans mélange. Par ses indéniables qualités scéniques et grâce à une distribution équilibrée, qui voit notamment les jolis débuts de Cecilia Molinari dans le rôle-titre et le retour du très venimeux Polinesso de Christophe Dumaux, le tout sous la houlette attentive et inspirée de Raphaël Pichon.
 

Palais Garnier, Paris
Le 21/09/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Il est des productions qui s’imposent immĂ©diatement comme des classiques de rĂ©pertoire et qu’on imagine reprises de nombreuses fois sans lassitude. L’Ariodante de Haendel vu par Robert Carsen créé en 2023 appartient sans doute Ă  cette catĂ©gorie. La transposition de l’histoire inspirĂ©e de L’Arioste au château de Balmoral devrait parler encore longtemps aux spectateurs, parce qu’elle est rĂ©alisĂ©e avec tact et stylisation et que la famille royale britannique ne semble pas vouloir quitter l’affiche mĂ©diatique.

    Le soin apporté aux décors, lumières et costumes magnifie cette vision d’une Écosse placée sous le signe du tartan et du kilt. L’intrigue se fond sans peine dans ce rattachement aux soubresauts plus ou moins glorieux d’une famille harcelée par la presse à scandale. Une direction d’acteurs au cordeau explore toute la richesse des circonvolutions psychologiques des protagonistes, tout en distillant des pointes d’humour. Enfin, les ballets qui occupent une place de choix dans la partition, ne sont en rien sacrifiés, comme celui du II transformé en cauchemar de la malheureuse Ginevra ou celui du I figurant le mythique bal des Ghillies donné encore chaque année au château.

    Une distribution presque entièrement renouvelée s’intègre avec talent dans ce cadre d’exception. Pour ses débuts in loco, Cecilia Molinari livre un Ariodante d’une belle intensité. La mezzo italienne incarne le jeune chevalier avec naturel et émotion. La voix, d’un volume peut-être limité, offre une remarquable homogénéité sur la tessiture et se montre prodigue de nuances dans ses da capo. Si dans Doppo notte, elle n’efface pas le souvenir d’Emily Angelo, elle habite comme peu le désespoir sans fond de Scherza infida.

    À ses côtés, en Ginevra, Jacquelyn Stucker révèle un tempérament de feu une fois que son personnage se trouve calomnié. Sabine Devieilhe use avec finesse de sa pyrotechnie pour une Dalinda très fouillée. Chez les hommes, Christophe Dumaux reprend son extraordinaire Polinesso, plus dangereux que jamais. Ru Charlesworth, qui avait participé à la reprise d’Alcina en 2021, confirme avec Lurciano son aisance à jouer des registres expressifs sans jamais perdre la ligne. Luca Tittoto fait un digne roi d’Écosse tout en intégrant le deuxième degré assez irrésistible voulu par Carsen. Enfin, Enrico Casari refait son impeccable Odoardo.

    Succédant à Harry Bicket et à l’English Concert, Raphaël Pichon et son ensemble Pygmalion livrent une interprétation non moins musicale mais sans doute plus contrastée de l’opéra. Avec un effectif un peu plus généreux, le chef français sculpte davantage les ressorts dramatiques. En ce jour de première (les deux précédentes représentations ont été annulées), il lui faut un acte pour trouver l’équilibre parfait avec le plateau, après quoi Pichon et ses musiciens se révèlent des haendéliens d’exception, renouvelant le discours avec bonheur sans en altérer le style, sondant les situations dramatiques et communiquant pour finir une joie contagieuse.




    Palais Garnier, Paris
    Le 21/09/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise d’Ariodante de Haendel dans la mise en scène de Robert Carsen, sous la direction de Raphaël Pichon à l’Opéra national de Paris.
    Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
    Ariodante, opera-seria en trois actes (1735)
    Livret anonyme, adapté de Ginevra, principessa di Scozia d’Antonio Calvi

    Chœurs de l’Opéra national de Paris
    Pygmalion
    direction : Raphaël Pichon
    mise en scène : Robert Carsen
    décors : Robert Carsen et Luis F. Carvalho
    costumes : Luis F. Carvalho
    éclairages : Robert Carsen & Peter Van Praet
    chorégraphie : Nicolas Paul
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec :
    Cecilia Molinari (Ariodante), Jacquelyn Stucker (Ginevra), Christophe Dumaux (Polinesso), Sabine Devieilhe (Dalinda), Luca Tittoto (Il re di Scozia), Ru Charlesworth (Lurciano), Enrico Casari (Odoardo).

     


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