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CRITIQUES DE CONCERTS 09 octobre 2025

Première à l’Opéra-Comique des Contes d’Hoffmann d’Offenbach dans la mise en scène de Lotte de Beer, sous la direction de Pierre Dumoussaud.

Les Contes n’y sont toujours pas
© Stefan Brion

Le retour des Contes d’Hoffmann sur les lieux de leur création aurait dû être un événement. Déjà vue à Strasbourg en janvier dernier, la production de Lotte de Beer apporte cependant des réponses toujours aussi discutables à des questions inévitables, tandis que la distribution, largement renouvelée, ne convainc qu’à demi.
 

Opéra Comique - Salle Favart, Paris
Le 01/10/2025
Mehdi MAHDAVI
 



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  • Inutile de s’étendre Ă  nouveau sur les choix dramaturgiques de Lotte de Beer, sinon pour dĂ©plorer qu’ils soient la cause d’un charcutage de la partition, dont l’absence de version dĂ©finitive ne devrait pas pousser la libertĂ© de l’interprète jusqu’à la mise en pĂ©ril de la cohĂ©rence de l’ouvrage. A fortiori dans le contexte de son retour espĂ©rĂ© sur la scène de l’OpĂ©ra-Comique – qui l’a vu naĂ®tre posthume et tronquĂ© – au terme d’une Ă©clipse de près de trois dĂ©cennies.

    Voilà une occasion manquée de remettre à plat les découvertes musicologiques récentes et de choisir avec discernement parmi des variantes souvent pléthoriques pour établir un matériel aussi exhaustif que possible, dans les limites imposées par la représentation. À quoi bon, de surcroît, opérer un retour, certes naturel en ces lieux, aux dialogues parlés, si c’est pour les réécrire – et d’abord en anglais pour ensuite les traduire – sous la forme d’une pseudo-narration dévolue à la seule Muse au premier acte, puis partagée avec Hoffmann ?

    Au bout de ces Contes, il est impossible de dĂ©terminer si Lotte de Beer fait le procès de l’œuvre elle-mĂŞme ou de son protagoniste, du vĂ©ritable Hoffmann ou de son avatar lyrique, ou encore de tout cela Ă  la fois. L’estocade de la Muse n’en est que plus caricaturalement fĂ©ministe dans sa volontĂ© de dĂ©construire la masculinitĂ© toxique du poète. Faut-il, dès lors, « annuler Â» Hoffmann ?

    Déjà au pupitre lors de la création du spectacle, Pierre Dumoussaud joue, dans l’acoustique nettement plus favorable de la salle Favart, d’une palette de couleurs et d’accents superbement mise en valeur par l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, en même temps qu’il parvient à fluidifier l’alternance entre passages chantés et parlés. Dans la première partie du moins. Avant, donc, de se heurter au curieux assemblage de fragments que demeure l’acte vénitien, dont la densité vire à la confusion.

    Des quatre diables ou assimilés, et réduits à une portion plutôt congrue, Jean-Sébastien Bou n’a pas davantage le grave qu’en janvier dernier. Reste la netteté de la diction, qu’il partage non seulement avec un Ensemble Aedes d’une remarquable limpidité, mais aussi avec l’ensemble du plateau.

    Y compris Amina Edris, qui se fourvoie absolument dans son triple rôle, à moins que la pulpe du timbre ne se soit déjà définitivement évaporée… Olympia sans étincelle virtuose, Antonia touchante certes, mais indurée, sinon stridente, et Giulietta anguleuse, elle laisse la primauté à la Muse d’Héloïse Mas, investie autant qu’il est nécessaire de l’être pour porter cette dramaturgie à bout de bras, opulente dans le bas du registre, remontée dans le nez dès que la tessiture s’élève.

    Mais ne venait-on pas d’abord pour Michael Spyres, tout auréolé du souvenir d’exploits glorieux dans la maison, comme de sa singularité de « baryténor » autoproclamé, désormais engagé dans l’ascension des sommets wagnériens ? Si son Hoffmann conserve, dans le style propre à l’opéra-comique, une clarté aussi irrésistiblement personnelle qu’idiomatique, il tend à s’assécher et grisonne quand l’écriture embrasse un romantisme plus héroïque.




    Opéra Comique - Salle Favart, Paris
    Le 01/10/2025
    Mehdi MAHDAVI

    Première à l’Opéra-Comique des Contes d’Hoffmann d’Offenbach dans la mise en scène de Lotte de Beer, sous la direction de Pierre Dumoussaud.
    Jacques Offenbch (1819-1880)
    Les Contes d’Hoffmann, opéra fantastique en cinq actes (1881)
    Livret de Jules Barbier et Michel Carré.
    Ensemble Aedes
    Orchestre philharmonique de Strasbourg
    direction : Pierre Dumoussaud
    mise en scène : Lotte de Beer
    décors : Christof Hetzer
    costumes : Jorine van Beek
    éclairages : Alex Brok
    réécriture des dialogues et dramaturgie : Peter te Nuyl

    Avec :
    Michael Spyres (Hoffmann), Héloïse Mas (La Muse / Nicklausse), Jean-Sébastien Bou (Lindorf / Coppélius / Docteur Miracle /Capitaine Dapertutto), Raphaël Brémard (Andrès / Cochenille / Frantz / Pitichinaccio), Amina Edris (Olympia / Antonia / Giulietta / Stella), Sylvie Brunet-Grupposo (Voix de la Mère), Nicolas Cavallier (Luther / Crespel), Matthieu Walendzik (Hermann / Schlémil), Matthieu Justine (Nathanaël / Spalanzani / le Capitaine des sbires).

     


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