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CRITIQUES DE CONCERTS 09 octobre 2025

Version de concert de Theodora de Haendel sous la direction de Thomas Dunford au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Les promesses de Theodora
© Julien Benhamou

Pour le premier projet en grand effectif de l’Ensemble Jupiter, en même temps que son passage attendu à la direction, Thomas Dunford a choisi Theodora. C’est dire à la fois l’ambition et la sensibilité du luthiste, qui sans parvenir toujours à en trouver le souffle unificateur, fait sourdre de cet oratorio tardif de Haendel d’ineffables beautés.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 07/10/2025
Mehdi MAHDAVI
 



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  • Lorsque Thomas Dunford, indispensable continuiste des ensembles les plus prestigieux, a pris la dĂ©cision de passer Ă  la direction, les bons gĂ©nies se sont penchĂ©s sur son berceau de chef en devenir : Gardiner, Christie et LangrĂ©e, figures tutĂ©laires ; et Pichon, autoritĂ© aussi prĂ©coce qu’incontournable.

    Choisir Theodora, oratorio tardif de Haendel, pour ce premier saut dans le grand bain à la tête de Jupiter, l’ensemble qu’il a fondé en 2018, c’était néanmoins mettre la barre très haut. D’autant que la tournée comporte pas moins de huit étapes, avec un enregistrement à la clé. Entré en scène l’archiluth à la main, le chef débutant le dépose au pied du podium pour diriger l’ouverture. Il jonglera ensuite entre une gestique ample à mains nues et son instrument, ce prolongement de lui-même, non sans quelques maladroites contorsions.

    Est-ce ce qui l’empêche de trouver le souffle unificateur du récit haendélien, cette gravité lumineuse et crépusculaire dans laquelle n’est pas continûment ancrée l’intense ferveur qu’il imprime à chacun des instrumentistes ? Le fait que l’effectif, réduit, prive l’ensemble d’une sonorité véritablement orchestrale n’y est peut-être pas étranger. Mais que d’élan, souvent, et de beautés, tout sauf éparses ! Et ces quelques moments suspendus, portés par le chant. Du chœur, remarquable de clarté et de couleurs, d’équilibre entre les différents pupitres.

    Des solistes aussi. La basse opulente d’Alex Rosen, dont un léger trou de mémoire ne trouble pas l’impérieuse autorité de Valens, constitue un luxe dans ce répertoire. S’il manque d’assise grave pour Septimius, et notamment les vocalises rageuses de Dread The Fruits of Christian Folly, le ténor délié de Laurence Kilsby n’en est pas moins touché par la grâce dans les courbes ciselées, au souffle infini, de Descend, kind Pity, comme plus tard dans From Virtue springs each generous Deed.

    Il arrive que la vigueur de certaines attaques et le vernis du timbre distinguent Hugh Cutting de ses glorieux aînés, mais le contre-ténor inscrit bel et bien dans la longue lignée des falsettistes britanniques son Didymus avec une limpide efficacité.

    L’apparition hollywoodienne d’Avery Amereau comme ses registres désunis de matrone proto-wagnérienne dans Bane of Virtue laissent d’abord craindre le pire pour ce monument de dignité qu’est Irene. La mezzo se ressaisit dès As with rosy Steps the Morn, dont la tenue et le nuancier d’une sombre clarté aux reflets de lune envoûtent, comme le contour régulier, mais jamais indifférent, des mots.

    Ceux de Lea Desandre, Theodora immaculée, pieds nus et profil de médaille, n’ont pas le même naturel, jusqu’à donner l’impression d’une sophistication contrefaite. Celle-là même qui nous rend, à notre plus sincère regret, imperméable sinon au charme juvénile de cette voix ni vraiment mezzo ni tout à fait soprano, du moins à son art.




    Prochaines dates :
    Le 9 octobre à l’Auditorium de Bordeaux, le 10 à la Chapelle Royale du Château de Versailles, le 12 à l’Auditorium de Dijon, le 13 à l’Opéra Comédie de Montpellier, le 15 à Bozar, Bruxelles.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 07/10/2025
    Mehdi MAHDAVI

    Version de concert de Theodora de Haendel sous la direction de Thomas Dunford au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
    Theodora, oratorio en trois actes (1750)
    Livret de Thomas Morell d'après Robert Boyle

    Alex Rosen (Valens)
    Hugh Cutting (Didymus)
    Laurence Kilsby (Septimius)
    Lea Desandre (Theodora)
    Avery Amereau (Irene)
    Chœur et Orchestre Ensemble Jupiter
    direction : Thomas Dunford

     


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