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| CRITIQUES DE CONCERTS |
17 novembre 2025 |
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Nouvelle production d’Iolanta de Tchaïkovski dans une mise en scène de Stéphane Braunschweig et sous la direction de Pierre Dumoussaud à l’Opéra national de Bordeaux.
Iolanta en demi-lumière
L’ultime opéra de Tchaïkovski revient sur la scène du Grand-Théâtre dans une nouvelle production confiée à Stéphane Braunschweig, qui opte pour une lecture très littérale et sans véritable surprise. Une proposition scénique sage, que la direction raffinée de Pierre Dumoussaud et la solidité du plateau vocal parviennent heureusement à élever.
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Iolanta en demi-lumière
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Cette nouvelle Iolanta mise en scène par Stéphane Braunschweig laisse une impression d'ensemble trop sage. Son travail, très littéral, déroule le livret sans réelle surprise ni point de vue affirmé. Le vert pomme omniprésent de la moquette aux parois géométriques en passant par les costumes du chœur englue un univers contrôlé où les lignes de fuite convergent vers un unique point central. L'effet est cohérent, mais rarement inspiré. Des fleurs artificielles, roses blanches et rouges, sont disposées de part et d'autre, soulignant de façon scolaire le moment où Iolanta ne parvient pas à reconnaître la couleur d'une rose : tout est expliqué, rien n'est vraiment suggéré.
La scène du lit où dort la princesse, les entrées depuis le fond du parterre : quelques images fonctionnent, sans réussir à animer une dramaturgie qui demeure à plat. Le spectacle se regarde poliment, mais peine à convoquer la part de mystère et d'ombre qui fait la force de cet opéra. Les lumières de Marion Hewlett accompagnent correctement le dispositif, sans parvenir à lui donner la respiration symbolique qu'il appelle.
Le plateau relève heureusement l'ensemble. Claire Antoine offre une Iolanta bien conduite, timbre clair et musicalité constante. À ses côtés, Julien Henric apporte une sincérité bienvenue en Vaudémont, avec une émission franche et souple, mais la langue russe, peu familière pour eux, crée un léger exotisme dans le phrasé avec des consonnes instables, des accents et des couleurs un peu étranges à l'oreille.
On saluera Vladislav Chizhov et Abel Zamora, dont les jeunes voix contrastent avec celle d’Ain Anger en roi René caverneux et manquant d'autorité dans les moments décisifs. À l'inverse, Ariunbaatar Ganbaatar signe un beau médecin Ibn-Hakia, noble de ligne et précis dans le récit. Ugo Rabec (Bertrand) et Lauriane Tregan-Marcuz (Martha) complètent efficacement la distribution, dirigée par un Pierre Dumoussaud qui cherche les couleurs et les respirations que la scène n'offre pas toujours. L'Orchestre national Bordeaux Aquitaine répond avec engagement, tandis que les chœurs préparés par Salvatore Caputo assurent leur brève mais importante contribution.
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Grand-Théâtre, Bordeaux Le 12/11/2025 David VERDIER |
 | | Nouvelle production d’Iolanta de Tchaïkovski dans une mise en scène de Stéphane Braunschweig et sous la direction de Pierre Dumoussaud à l’Opéra national de Bordeaux. | Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Iolanta, opéra en un acte (1892)
Livret de Modeste Tchaïkovski, d’après Henrik Hertz
Chœur de l’Opéra national de Bordeaux
Orchestre national Bordeaux Aquitaine
direction : Pierre Dumoussaud
mise en scène & décors : Stéphane Braunschweig
costumes : Thibault Vancraenenbroeck
éclairages : Marion Hewlett
préparation des chœurs : Salvatore Caputo
Avec :
Claire Antoine (Iolanta), Ain Anger (René), Julien Henric (Vaudémont), Vladislav Chizhov (Robert), Ariunbaatar Ganbaatar (Ibn-Hakia), Abel Zamora (Alméric), Ugo Rabec (Bertrand), Lauriane Tregan-Marcuz (Martha), Franciana Nogues (Brigitte), Astrid Dupuis (Laura). |  |
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