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CRITIQUES DE CONCERTS 25 novembre 2025

Concert de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise sous la direction de Simon Rattle à la Philharmonie de Paris.

Le jardin féerique
© Ondine Bertrand / Cheeese

L’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise sous la direction de Simon Rattle offre aux Parisiens l’un des deux programmes de sa tournée européenne. Une Deuxième de Schumann surarticulée et un Oiseau de feu de Stravinski aux airs de jardin féérique à la française démontrent une dévotion des musiciens à l’égard de leur directeur musical.
 

Philharmonie, Paris
Le 14/11/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • La beautĂ© du thème initial aux trompettes et le moelleux du soutien des cordes plantent le dĂ©cor de cette Symphonie n° 2 de Schumann : le Rhin est franchi et c’est un plaisir Ă©vident que de retrouver les sonoritĂ©s boisĂ©es de la formation de la Radio bavaroise. Mais une fois le Sostenuto assai terminĂ©, Rattle donne beaucoup d’inflexions Ă  la rĂ©pĂ©tition obsessionnelle du motif rythmique. Ici, la danse frĂ©nĂ©tique des accents semble lutter contre la mĂ©lodie au prix d’un lĂ©ger dĂ©ficit de matière. Le Britannique se montre en cela fidèle Ă  la conception de Schumann qu’il avait proposĂ©e aux Parisiens dans un concert de 2008 avec le concours de l’Orchestre de l’Âge des Lumières.

    Le Scherzo paraît de fait plus fébrile que jamais, le jeu sans aucune lourdeur fusant de manière circulaire. L’Adagio offre comme une rémission à un état psychologique instable sans que Rattle, ici parfait chambriste, ne paraisse trop céder aux sirènes du romantisme, même si le hautbois, réconforté par le basson, apporte son lot de lyrisme. L’Allegro final prend la forme d’une bipolarité rythmique exacerbée par le chef qui en cisèle les détails parfois au risque de perdre la ligne. La vivacité toujours articulée des élans vitalistes de cette musique l’emporte en conservant une belle transparence.

    Autant ce Schumann a pu paraître nerveux, autant en seconde partie Rattle aborde L’Oiseau de feu de Stravinski avec une apparente décontraction. Tout n’est que nuances inouïes, variété infinie des attaques et richesse prodigue des couleurs, aucun pupitre n’étant laissé pour compte. La formation bavaroise devient un seul instrument protéiforme à la disposition de l’art du conteur qu’est le maestro. Sa palette semble s’être encore diversifiée depuis son interprétation in loco avec le LSO en 2017.

    Tout en marquant une nette distinction entre les deux tableaux, la surprise survient à chaque scène avec pour agent unificateur un univers sonore qui évoque davantage les raffinements de la musique française que les sortilèges de la vieille Russie. La salle fait un triomphe aux Bavarois qui montrent une dernière fois des couleurs exquises dans un extrait du Pelléas et Mélisande de Fauré.




    Philharmonie, Paris
    Le 14/11/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise sous la direction de Simon Rattle à la Philharmonie de Paris.
    Robert Schumann (1810-1856)
    Symphonie n° 2 en ut majeur, op. 61 (1846)
    Igor Stravinski (1882-1971)
    L’Oiseau de feu, conte dansé en deux tableaux (1910)
    Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
    direction : Simon Rattle

     


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