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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Blandine Verlet interprète les Partitas de Bach au Théâtre Grévin
Des partitas multirisques habitées
Blandine Verlet
La claveciniste Blandine Verlet aime prendre des risques mais sait souvent transformer ses concerts en expériences aussi vivantes que troublantes. La semaine passée au Théâtre Grévin, elle avait inscrit les six Partitas de Bach à son programme ; quelques spectateurs auraient vu les mannequins de cire danser
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
[ Tous les concerts ]
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À première écoute, le jeu de Blandine Verlet peut prêter facilement à la critique : on y décèle quelques fausses notes et surtout trop de souplesse de liberté apparente. Sous les doigts de quelques prestidigitateurs, le clavecin comme le piano ont accédé à une certaine virtuosité et, le disque aidant, le fantasme d'une technicité sans faille s'est imposé comme standard.
Cependant, pour peu qu'on accepte de prendre quelques risques, la musique de Bach ouvre d'autres horizons et peut devenir le lieu de toutes les aventures et de toutes les passions. À l'évidence, Blandine Verlet poursuit ce genre de quête.
Tout d'abord, son appropriation des motifs et leur gestion au sein de l'oeuvre tient du miracle en ce qu'elle pousse l'idée de la polyphonie jusqu'à rendre les rencontres verticales presque hasardeuses.
On est frappé ensuite par la souplesse incroyable qu'elle développe au fil des pages : une sorte de rubato ample et généralisé qui ne semble pourtant pas incompatible avec l'interprétation des traités qui décrivent les pratiques de jeu d'autrefois.
Mais l'interprète captive plus encore par le climat qu'elle installe et la position presque mystique qu'elle occupe face aux oeuvres. Ainsi la musique semble un univers mystérieux qu'elle explore avec émerveillement et les motifs qui jalonnent sa route sont autant d'objets chargés de sens.
S'il faut en donner un équivalent, on songe aux mouvements de caméra de Tarkovsky et à ce long travelling silencieux qui ouvre Le Sacrifice, écho muet de la Passion selon St Matthieu, entendu au générique : même intensité chez Blandine Verlet, même approche quasi-religieuse, mais une religion où l'on danse aussi volontiers à l'office. Ainsi offertes et défendues, ces Partitas avaient tout d'une révélation.
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Théâtre Grévin, Paris Le 12/12/2000 Mathias HEIZMANN |
| Blandine Verlet interprète les Partitas de Bach au Théâtre Grévin | Les six Partitas de Jean Sébastien Bach
Blandine Verlet (clavecin Marc Ducornet) | |
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