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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Dans le cercle finalement restreint des chanteuses stratosphériques, Sumi Jo s'est forgée une réputation flatteuse et un public en grande partie de " groupies ", au fil d'apparitions fort sagement restreintes à quelques rÎles privilégiés (Gilda de Rigoletto, Olympia des Contes d'Hoffmann qu'elle chantera en avril à l'Opéra Bastille ou encore Lucia) et aux récitals, parallÚlement à une discographie à l'aspect glamour " trÚs prononcé. Son récital en Salle Pleyel, avec la complicité de l'Orchestre de Paris placé sous la direction de Giuliano Carella, a tout naturellement fait salle comble.
Le programme ne prĂ©sentait guĂšre de surprises : airs fameux du bel canto de Bellini et de Donizetti, air de concert de Mozart, tout Ă©tait prĂȘt pour que le public, dĂ©jĂ conquis par avance, se trouvĂąt transportĂ© par les suraigus de la star (c'est le terme qui convient) corĂ©enne. La chanteuse s'Ă©tant prĂ©sentĂ©e en bonne forme, la soirĂ©e se dĂ©roula selon le schĂ©ma prĂ©vu. Timbre argentĂ©, suretĂ© des aigus, agilitĂ© jamais prise en dĂ©faut et tenue exceptionnelle des pianissimi, Sumi Jo a dĂ©clenchĂ© l'enthousiasme de ses admirateurs, passĂ© un Vorrei Spiergarvi liminaire hĂ©sitant, peut-ĂȘtre Ă cause d'un tempo trop rapide. Elle y ajoute maintenant un certain abattage (l'air de CunĂ©gonde du Candide de Bernstein), suffisant en tout cas pour animer la soirĂ©e. Cela dit, et malgrĂ© une voix qui s'est considĂ©rablement ouverte, les limites de la chanteuses demeurent, limites en fait inhĂ©rentes Ă ce type de tessiture. La substance vocale et la projection viennent parfois Ă manquer, notamment dans la longue scĂšne de la folie de Lucia, que Sumi Jo connaĂźt sur le bout des doigts, mais qui demande une autre dimension vocale. Il est vrai que les demensions de la Salle Pleyel ne se prĂȘtent qu'imparfaitement Ă ce type d'exercice. Ailleurs, c'est un vibrato un peu serrĂ© qui gĂȘne, comme dans le cristallin O quante volte des Capuleti e i Montecchi. Dans le Wo die Zitronen blĂŒh'n de la Chauve-souris, c'est la prononciation de l'allemand et la projection du mot qui n'est pas irrĂ©prochable. Mais ne boudons pas notre plaisir. Il est suffisamment rare d'entendre ces notes impossibles abordĂ©es avec semblable honnĂȘtetĂ© pour saluer une soirĂ©e au final agrĂ©able. L'Orchestre de Paris a montrĂ© ses qualitĂ©s habituelles, en particulier une discipline irrĂ©prochable et des couleurs sombres que Giuliano Carella, grand spĂ©cialistes du bel canto, a parfaitement utilisĂ©es pour soutenir la chanteuse que Paris retrouvera en avril.
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Salle Pleyel, Paris Le 11/01/2001 Yutha TEP |
| RĂ©cital Sumi Jo, Salle Pleyel, Paris. | Sumi Jo, soprano
Orchestre de Paris
Giuliano Carella, direction
Mozart : ouverture des Noces de Figaro & air de concert Vorrei spiegarvi, oh Dio !
Bellini : air Son Vergin vezzosa extrait de I Puritani - récitatif Ecomi in lieta vesta et air O quante volte extraits de I Capuleti e i Montecchi
Donizetti : ScĂšne de la Folie extraite de Lucia
J. Strauss : ouvreture & air Wo di Zitronen blĂŒh'n de La Chauve-souris
Bernstein : ouverture & air de Cunégonde Blitter and be gay extraits de Candide
Rossini : ouverture d'Elisabetta, regina d'Inghilttera - ouverture | |
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