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CRITIQUES DE CONCERTS 01 novembre 2024

Concert du Mito Chamber Orchestra sous la direction de Seiji Ozawa à la Salle Pleyel.

Ozawa et les sortilèges
© Sony Classical

Ozawa possède ce que l'on a pu dire de Munch: la furia francese, une puissance et une ardeur toujours portées au plus haut degré d'exaltation. Au programme du dernier concert parisien du chef nippon, la Symphonie n°2 de Beethoven, la Symphonie classique de Prokofiev et Ma Mère l'Oye de Ravel.

 

Salle Pleyel, Paris
Le 06/03/2001
Pauline GARAUDE
 



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  • Aux Symphonies de Beethoven et de Prokofiev que rien ne rapproche a priori, Seiji Ozawa confère la même légèreté, la même fluidité. Avec lui, lecture analytique et lyrisme ne sont pas contradictoires. Quand il le faut, il n'hésite pas à hérisser le Mito Chamber Orchestra pour en tirer des timbres tout aussi âpres que tranchants, mais il sait également le caresser pour lui extorquer des sons veloutés et chatoyants.

    Le sens du contraste comme celui de l'élan et de la scansion rythmique sont immédiatement saillants dans sa direction. Ainsi, dans le Finale de la 1e Symphonie de Prokofiev, on est emporté par une lecture vive et épicée qui colle à merveille avec l'esprit grinçant et tumultueux de la partition.

    Dans les mouvements lents, le chef parvient à un équilibre parfait entre épanchement et retenue. Son lyrisme est même surprenant de ferveur, d'intensité, mais aussi de candeur. Car le sens de la simplicité n'est pas le moindre atout du maestro nippon. Toute la subtilité de sa direction, à la fois luxuriante et dépouillée, découle d'une lecture qui va d'abord à l'essentiel.

    La seule pause que s'est octroyée Seiji Ozawa durant la soirée a permis d'admirer la netteté et la transparence de jeu des deux flûtistes du Mito Chamber Orchestra dans Masque de Takemitsu ; un énigmatique monologue à deux.

    Mais le sommet de ce riche concert fut incontestablement Ma Mère l'Oye. Ravel en définit ainsi l'orientation : " le dessein d'évoquer dans ces pièces la poésie de l'enfance m'a naturellement conduit à simplifier ma manière et à dépouiller mon écriture ". Fort des qualités évoquées plus haut, Ozawa était a priori d'emblée le chef idoine, il fut mieux que cela : un enfant génial capable de tous les sortilèges.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 06/03/2001
    Pauline GARAUDE

    Concert du Mito Chamber Orchestra sous la direction de Seiji Ozawa à la Salle Pleyel.
    Beethoven : Symphonie n°2
    Takemitsu : Masque pour 2 flûtes
    Ravel : ma Mère l'Oye
    Prokofiev : Symphonie n°1, dite " classique "
    Mito Chamber Orchestra
    Direction, Seiji Ozawa

     


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