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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Nouvelle production de Peter Grimes de Benjamin Britten à l'Opéra-Bastille.

Peter Grimes
retombe en enfance

© Eric Mahoudeau

Alors qu'il est déjà un "classique" du répertoire chez les Anglo-Saxons, Benjamin Britten ne jouit pas encore en France de la place qu'il mérite. C'est pourquoi on ne peut que saluer l'initiative de cette nouvelle production de Peter Grimes à l'Opéra-Bastille, sinon sa réalisation scénique

 

Opéra Bastille, Paris
Le 02/04/2001
Gérard MANNONI
 



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  • Un ratage pavé de bonnes intentions: telle pourrait être la définition de cette nouvelle production de Peter Grimes à l'Opéra de Paris.

    Les bonnes intentions ? Arracher l'anecdote à son traditionnel cadre de petit port britannique pittoresque et la rapprocher de nous dans le temps, les années cinquante en l'occurrence. Aussi, mettre très en évidence la violence viscérale des rapports sociaux et leur hypocrisie, la manière dont les forces négatives du mal écrasent le plus souvent toute tentative de rédemption par l'amour.

    Enfin, une excellente distribution vocale menée par un Ben Heppner inspiré, émouvant, colosse brutal et fragile, une splendide incarnation, et une très belle mise en valeur de tous les aspects modernes de la partition par James Conlon au pupitre.

    Le ratage ? Il réside dans la réalisation visuelle de ces idées. En choisissant un décor volontairement glacial, chaotique, bourré de symboles - le monde de l'enfance avec ses petits moulinets de plastique, ses rangées de poussettes, ses dessins de salle de maternelle, la vie quotidienne avec ses rangées (absurdes) de planches à repasser qui miment la tempête, ses rangées (encore) de petits seaux de plastique bleu.

    Il y a aussi le sexe avec une orgie hyper-réaliste totalement inventée et une grotesque scène de copulation dans une voiture suggérée par une carrosserie qui bouge toute seule ! Avec tous ce fatras, Graham Vick et Paul Brown ont tué toute la poésie du propos, tout son mystère, tout son caractère nocturne et même maritime, tous ses non-dit, tout ce qui constitue en fait la teneur psychologique ambiguë et le vrai portrait social de l'oeuvre, bref tout ce qui en fait l'intérêt et que Britten a mis dans sa musique.

    Perdue dans cette foule d'accessoires de super marché, écrasée par des lumières crues, l'histoire de Peter Grimes n'a plus de profondeur. Elle devient un fait divers vu par un hebdo à grand tirage.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 02/04/2001
    Gérard MANNONI

    Nouvelle production de Peter Grimes de Benjamin Britten à l'Opéra-Bastille.
    Peter Grimes de Benjamin Britten
    Orchestre de l'Opéra de Paris
    Direction : James Conlon
    Mise en scène : Graham Vick
    Décors : Paul Brown
    Avec Ben Heppner (Peter Grimes), Jules Vo-Dinh (Boy John, son apprenti), Susan Chilcott (Ellen Orford), Alan Opie (Capitaine Balstrode), Stéphanie Blythe (Tantine), Marie Devellereau (première nièce), Lielle berman (deuxième nièce), Ian Caley (Bob Hole), Stephen Richardson (Swallow), Della Jones (Mrs. Sedley), Neil Jenkins (Rev. Horace Adams), Jason Howard (Ned Keene), Lynton Black (Hobson), Christian Nejdel (docteur Crabbe), Christophe Berrye (un homme de loi), Ghislaine Roux (une femme pêcheur).

     


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