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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 octobre 2024 |
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Attila de Verdi à l'Opéra-Comédie de Montpellier.
Attila en plein dans le décor
En cette année de centenaire verdien, il faut remercier Henri Maier, directeur (1) des Opéras de Montpellier, d'avoir osé sortir de la routine et des sempiternels Traviata et Rigoletto en affichant cet Attila du jeune Verdi. Dommage que sa réalisation ne fut pas à la hauteur de l'inventivité des décors.
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Ouvrage de jeunesse, datant de ces "années de galère" pendant lesquelles le compositeur devait sans cesse honorer les contrats que lui proposaient des théâtres désireux de s'attacher un musicien à la mode, Attila est inspiré d'une pièce allemande de Zacharias Werner.
Temistocle Solera à qui l'on doit un livret palpitant, montre la voie que suit patiemment Werner, épris de concision, d'efficacité, marchant sur les traces de Saverio Mercadante pour pousser encore plus loin les expérimentations orchestrales et vocales de ce dernier.
Des principaux protagonistes de la réalisation montpelliéraine, le ténor (Foresto) est peut-être le moins flatté ; il est vrai que Marco Berti, voix banale, serrée dans l'aigu, et interprète sans style, n'arrange rien.
Vierge guerrière, sollicitée sur toute l'étendue de son registre, Odabella exige un chant souple et vaillant. Giuseppina Piunti peine dans le redoutable air d'entrée, s'améliore ensuite mais reste en-deçà d'un rôle pourtant superbe.
L'Ezio de Ko Seng Young a de la prestance, du mordant, soigne la ligne musicale mais s'éloigne rarement de la nuance forte. Quant à Julian Konstantinov, son timbre riche et sonore, sa stature, sa présence et l'émotion qu'il confère au tyran vaincu font de son Attila une incarnation dont on se souvient. Et, dans la brève intervention de Leone, le pape, on remarque Felipe Bou.
On oublie, en revanche, la mise en scène sans dimension d'Humbert Camerlo, que ne vient même pas soutenir une direction d'acteurs ferme et solidement maintenue. Si l'on s'attache aux décors et aux costumes de Titina Maselli, c'est qu'il sont d'une indéniable originalité : de grandes toiles chargées de signes abstraits, des couleurs qui heurtent, évoquent pertinemment un monde de lutte et de violence.
Dans les mois qui viennent, Marco Guidarini montera souvent au pupitre pour diriger Verdi en France. A la tête d'un orchestre dont la pâte est plutôt lourde, il fait preuve de dynamisme plus que de subtilité, n'évitant ni les lourdeurs ni les excès qui privent une telle partition de sa juste dimension.
Attila mérite mieux ; mais il est si rare de l'entendre que l'on se prend à être indulgent, même si l'on aurait apprécié qu'il fonce moins dans le décor.
(1) pour quelques mois encore, avant qu'il ne parte pour Lepizig
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| Le 28/03/2001 Michel PAROUTY |
| Attila de Verdi à l'Opéra-Comédie de Montpellier. | Attila de Giuseppe Verdi
Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, Marco Guidarini. Mise en scène et lumières : Humbert Camerlo.
Avec Julian Konstantinov (Attila), Giuseppina Piunti (Odabella), Ko Seng Hyoun (Ezio), Marco Berti (Foresto), Franck Bard (Uldino), Felipe Bou (Leone).
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