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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Ariodante de GF Hændel au Palais Garnier de Paris.

Ariodante sur un plan très incliné
© Eric Mahoudeau

Si le travail de Jorge Lavelli est parfois controversé, cette fois, sa mise en scène d'Ariodante de Haendel au Palais Garnier a carrément été huée par le public parisien. Mais le travail de Marc Minkowski et de ses musiciens du Louvre - si apprécié au disque - ne remporte pas non plus que des louanges.
 

Palais Garnier, Paris
Le 17/04/2001
Françoise MALETTRA
 



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  • Ariodante, un jeune chevalier de lumière (pourquoi tout de noir vĂŞtu ?) arrive sur son fier destrier (pourquoi ce ridicule cheval d'arçon ?) Ă  la rencontre de sa bien-aimĂ©e princesse Ginevra, laquelle, dans un moment d'Ă©garement, se trompe de partenaire et saute dans les bras de son royal gĂ©niteur, le Roi d'Ecosse. EntrĂ©e du mĂ©chant jaloux, Polinesso (pourquoi est-il aussi frĂ©nĂ©tiquement agitĂ© ?) qui convoite la fille et le trĂ´ne, et va ourdir son funeste projet avec la complicitĂ© de la dame d'honneur de la princesse, l'adorable, la trop naĂŻve et finalement repentante Dalinda (on a quelque peine Ă  y croire !).

    Complots, trahisons, jeux de masques et triomphe de l'amour : chacun chante son aria da capo et disparaît, à cour ou à jardin, dans un vide sidéral, ou dans les inévitables trappes à tout faire du plan incliné. Il faudra, hélas, passer par l'intervention du ballet (bon, plutôt bien réglé) où les danseurs, sanglés dans des uniformes noirs de sinistre mémoire, retrouvent les gestes insupportables d'un cauchemar pas si lointain.

    Il faudra oublier les chenilles et insectes volants ou rampants, s'ébattant dans la forêt des songes sans réussir à nous faire peur un instant, oublier les acrobates convoqués aux réjouissances finales, sans doute pour rompre avec la monotonie ambiante : trop d'images détournées, dépourvues de sens, trop d'indifférence au jeu des chanteurs, qui n'ont que trop rarement l'occasion d'exprimer les passions qui les enchaînent. Alors qu'il se passe des choses magnifiques dans la musique, avec des moments de beauté absolue, qui vont bien au-delà de la virtuosité obligée du genre : le désespoir d'Ariodante au deuxième acte et son pardon au troisième, le monologue du Roi, convaincu du libertinage coupable de sa fille, le final dans son entier


    Et puis il y a Marc Minkowski, qui brasse et embrasse la fosse et le plateau avec cette irrésistible et si palpable envie de musique. Trop d'accents ? Pas assez ? Je ne suis pas de celles, ou de ceux, qui se répandent en lamentations outragées sur le minimalisme vocal, aux limites du silence, qu'il impose parfois aux chanteurs (et en particulier à Anne-Sophie von Otter), même si on aimerait les sentir brûler d'un feu plus intense. Mais l'orchestre est là, qui règne en maître, à la fois premier grand rôle et commentateur aux ressources infinies de la douceur ou de la violence des événements qui nous sont donnés à vivre.

    En conclusion, et en toute bonne foi, et sans vouloir comparer l'incomparable, je donnerais l'avantage à l'enregistrement superbe d'Ariodante, réalisé par Minkowski et ses musiciens du Louvre-Grenoble, et une distribution parfaite : Anne-Sophie von Otter , la tenante du titre, Lynne Dawson (Ginevra), Ewa Podles (Polinesso), Veronica Cangemi (Dalinda), Richard Croft (Lurcanio), Luc Coadou (Odoardo).(Archiv Produktion-DGG). Pourquoi ne les a-t-on pas tous retrouvés à l'Opéra Garnier ?

    Lire Ă©galement l'avis plus favorable de Michel Parouty.




    Palais Garnier, Paris
    Le 17/04/2001
    Françoise MALETTRA

    Ariodante de GF Hændel au Palais Garnier de Paris.
    Ariodante de Georg Friedrich Haendel
    Opéra en trois actes
    Livret anonyme adapté de " Ginevra, principessa di Scozia " d'Antonio Salvi, d'après " Orlando furioso " de l'Arioste.
    Orchestre et Choeurs des Musiciens du Louvre-Grenoble
    Direction musicale : Marc Minkowski.
    Mise en scène : Jorge Lavelli.
    Avec Anne Sofie von Otter (Ariodante), Layra Claycomb (Ginevra), Patricia Petibon (Dalinda), Silvia Tro Santafé (Polinesso), Kresimir Spicer (Lurcanio), Kristinn Sigmundsson (le roi).

     


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