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CRITIQUES DE CONCERTS |
13 octobre 2024 |
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Concert du Deutsche Oper de Berlin dirigé par Christian Thielemann, avec Julia Varady.
Julia Varady offre
une moitié de Walhalla
Affiche plus qu'alléchante pour ce concert du 29 mai au Théâtre des Champs-Élysées, puisqu'elle réunissait le jeune chef Christian Thielemann et l'une des dernières légendes des scènes lyriques, Julia Varady. Mais on craignait aussi un désistement de dernière minute de celle-ci, comme dernièrement au Châtelet, une crainte à moitié fondée.
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Combien de baguettes célèbres se sont succédé sur l'estrade de la Deutsche Oper de Berlin ? Christian Thielemann, depuis 1997, est à la tête de l'auguste maison qui vit passer Richard Strauss, Bruno Walter, Wilhelm Furtwängler, Ferenc Fricsay
C'est en défenseur de la grande tradition allemande qu'il se pose, avec raison. Ce ne sont pas des sonorités qu'il cherche, mais bel et bien un son, profond, ample, physiquement puissant, qu'il fait monter et s'épanouir petit à petit ; l'effet de masse, toutefois, ne masque pas les détails et ne dilue pas les timbres dans l'indifférence.
Son Wagner est solidement charpenté, finement articulé, dramatiquement infaillible dans les extraits du Crépuscule des Dieux, avec cette hauteur de vue, cette force et cette énergie qu'ont seuls les très grands chefs (une race qui, aujourd'hui, se fait rare). Plus que le Lever de soleil, ce sont le Voyage sur le Rhin et la Marche funèbre qui impressionnent, par leur grandeur dépourvue d'emphase.
Thielemann n'est sans doute pas une référence absolue, notion parfaitement déplacée en musique où chaque interprétation qui fait date n'est qu'un jalon, mais ce qu'il donne à entendre force le respect. De même Marilyn Zschau, vaillante soprano, spécialiste des rôles exigeant une indomptable endurance, et qui remplace Julia Varady dans la scène finale du Crépuscule, enlevée avec courage par une chanteuse qui paie comptant.
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Mais Varady n'a pas annulé le premier acte de La Walkyrie. Il faut vaincre les apparences (la stricte robe collet monté, les lunettes, le chignon) pour imaginer derrière l'austère silhouette les émois de Sieglinde. Mais la technicienne est toujours sensationnelle et la musicienne, tenant compte de moyens aujourd'hui réduits (ce qui s'entend à peine) mais qui n'ont jamais été ceux d'une wagnérienne, reste admirable. En quelques phrases, en quelques mesures, elle fait entrer la vie.
Kurt Moll, vétéran très aimé, est encore un Hunding de grande classe. Le Siegmund de Poul Elming est loyal, mais sa justesse est souvent incertaine.
Comment se fait-il, pourtant, que cet acte qui ouvre la soirée soit si décevant ? L'orchestre semble parfois lourd, le discours progresse lentement ; il faut, certes, ménager les chanteurs (la manière dont le chef soutient Varady est étonnante) mais comment peut-on croire en ces amants qui, séparés par l'estrade, ne se regardent jamais ? Les applaudissements triomphaux qui salueront l'équipe seront perturbés par quelques huées totalement imméritées.
J'avoue, pour ma part, être resté perplexe. La seconde partie, en revanche, n'est pas avare de moments formidables, et donne envie de réentendre Thielemann.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 29/05/2001 Michel PAROUTY |
| Concert du Deutsche Oper de Berlin dirigé par Christian Thielemann, avec Julia Varady. | Richard Wagner
La Walkyrie, acte I.
Julia Varady (Sieglinde), Poul Elming (Siegmund), Kurt Moll (Hunding).
Le Crépuscule des Dieux :
Lever de soleil. Voyage de Siegfried sur le Rhin. Mort de Siegfried et marche funèbre. Scène finale.
Marylin Zschau (BrĂĽnnhilde).
Orchestre de la Deutsche Oper de Berlin
Directio : Christian Thielemann. | |
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