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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Katya Kabanova à l'Opéra Bastille

Katia Kabanova prête à tous les égarements

Janacékiens, Janacékiennes, réjouissez-vous ! Après une édition remarquable du Journal d'un Disparu à Bobigny et une production superlative de Katia Kabanova à Toulouse, cette même Kabanova revient à Paris dans une réalisation de premier ordre.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 03/02/2000
Gérard MANNONI
 



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  • On ne peut imaginer visions plus opposées d'une même oeuvre que celle de la coproduction Toulouse-Salzbourg signée Christophe Marthaler et celle de l'Opéra de Paris signée Götz Friedrich. Dans les deux cas, la force de la musique de Janacek et celle du drame lui-même sont parfaitement mises en évidence et il s'agit chaque fois d'approches fidèles à l'oeuvre, même si le propos n'est pas absolument le même. Marthaler relate un drame petit bourgeois et citadin, où la médiocrité du milieu social engendre le désespoir et la perdition d'une héroïne d'emblée fragile et mal insérée.
    Friedrich lui expose un drame campagnard rude, dans le cadre romantique de la nature russe, avec une héroïne plus plantureuse, passionnée et prête à tous les égarements, comme toutes les jeunes filles de Russie au XIXe siècle. Dans les deux cas, Katia est bien victime de son entourage, aussi vite consentante à la faute que vite tuée par le remords. La production de Götz Friedrich et Hans Schavernoch n'a pas vieilli du tout. Créée en 1988 à Garnier et réadaptée à la Bastille en 1990, elle conserve toutes ses qualités plastiques et théâtrales. Malgré le recul d'une décennie, elle paraît toujours aussi sobrement efficace.
    Ce monde à l'austérité apparente est implanté dans une nature à la fois familière et dangereuse. La Volga que l'on devine au loin, les roseaux qui bordent la scène, ces brumes qui en émanent, sont aussi magiques que maléfiques. Les personnages sont en rapport avec ce cadre, sortis de romans d'Ostrovski ou de Tchékov, à la fois primitifs et sentimentaux, menés par des impulsions mal contrôlées, qu'elles soient positives ou négatives. La distribution sans rien d'exceptionnel ni de condamnable, joue bien ce jeu assez subtil aux frontières de la tradition et de la modernité. De la baguette de Friedemann Layer, on retient les beaux élans, le sens du phrasé et de la couleur. Ils ne font cependant pas oublier les miraculeuses trouvailles instinctives de Jiri Kout en 88 et 90, de même que manque la stature irremplaçable de Léonie Rysanek en Kabanicha.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 03/02/2000
    Gérard MANNONI

    Katya Kabanova à l'Opéra Bastille
    Direction musicale : Friedemann Layer
    Mise en scène : Götz Friedrich
    Costumes : Lore Haas.
    Avec Gwynne Geyer (Katia Kabanova), Oddbjorn Tennfjord (Saviol Dikoy), Julia Juon (Kabanicha), Ian Caley (Tichon Kabanoy), John Daszak (Boris Grigorievitch), Stefan Margita (Vania Kubriak), Randi Stene (Varvara), Kevin Greenlaw (Kouliguine), Allison Cook (Glacha), Martie-Cécile Chevassus (Pekloucha), Olga Oussova (une femme), Fernando Velasquez (un passant).

     


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