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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Nouvelle production du Tancredi de Rossini à l'Opéra de Marseille.

Tancredi suicidé
© Christian Dresse

En 1810, pour sa première version de Tancredi, Rossini a d'abord écrit un final tragique où son héros meurt au combat. Puis, l'adaptant en 1813 pour la Fenice de Venise, il composa cette fois une fin heureuse où Tancredi épouse Aménaïde. Pour la nouvelle production marseillaise de cet opéra si rare, aucune de ces deux options n'a été retenue

 

Opéra, Marseille
Le 25/06/2001
Élie-Gérard SOUQUET
 



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  • À en croire Rossini, l'action se déroule à Syracuse en l'an 1005. Mais le metteur en scène Stephan Grögler ne l'a pas cru car son Tancredi à lui semble plutôt se situer à l'époque napoléonienne si l'on en juge par les costumes du noble Orbazzano

    On découvre ainsi Argirio en pyjama rayé sous une grande cape au 2e acte. De son côté, Tancredi campe dans un hall d'hôtel avec petit groom porteur de bagages. Flanqué d'une grosse malle de voyage début du siècle, il semble attendre l'embarquement sur un paquebot ancré dans le port de Saint Nazaire.

    Mais ce déplacement chronologique ne serait que banal si la mort de Tancredi n'intervenait, non plus au combat, mais carrément par suicide. Le héros s'inflige une éraflure au poignet avec un petit canif, et bien que son sang se refuse à couler, les choeurs s'exclament : " que de sang, que de sang ".

    Évidemment, ce genre de " dépoussiérage " où la relecture volontiers " radicale " fait l'économie de la vraisemblance est plus que monnaie courante sur toutes les scènes de la planète. Toujours est-il que les lazzis et les quolibets n'ont pas manqué de fuser à l ‘issu du spectacle.

    Une fois de plus, reste la possibilité de fermer les yeux et de se rabattre sur une distribution vocale très correcte. Le rôle titre de travesti était tenu par la mezzo Daniela Barcelona (entendue récemment dans le Requiem de Verdi à Berlin). Sa voix est claire, ses aïgus bien tenus mais les graves manquent un peu de profondeur.


    À ses côtés, Annick Massis s'est révélée une Aménaïde de haute tenue ; ce soprano lyrique colorature est en progrès constant depuis sa Mignon de Compiègne. Ses aigus sont lancés avec sûreté et pureté, et sa plastique la rend très crédible dans le rôle.

    Le redoutable rôle d'Argirio était dévolu au ténor Jeffrey Francis, très à l'aise dans les nombreux contre-ut avec une bonne maîtrise des aigus comme l'exige la vaillance rossinienne. Il est vrai que l'américain est un habitué du Festival de Pesaro. Enfin, issue de la classe lyrique de Michel Sénéchal, la soprano Sophie Pondjiclis n'a pas volé son ovation pour son air du 2e acte

    Reste Antonello Allemandi à la tête d'un orchestre de Marseille auquel il n'a pas réussi à insuffler la tension et l'énergie à cette partition si rarement entendue. Coincé entre un chef trop tempéré et un metteur en scène à l'imagination intempérante, on entend finalement le désespoir suicidaire de l'infortuné Tancredi.




    Opéra, Marseille
    Le 25/06/2001
    Élie-Gérard SOUQUET

    Nouvelle production du Tancredi de Rossini à l'Opéra de Marseille.
    Orchestre et choeurs de l'Opéra de Marseille
    Direction musicale : Antonello Allemandi
    Mise en scène, décors : Stephan Grögler
    Costumes : Véronique Seymat

    Avec Daniela Barcelona (Tancredi), Annick Massis (Aménaïde), Jeffrey Francis (Argirio), Enrico Turco (Orbazzano), Sophie Pondjiclis (Isaura) et Florence Oundjian (Roggiero).

     


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