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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
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Napoli Aragonese : Chansons et musiques profanes à la Cour de Naples au XVe siècle par l'Ensemble Micrologus à l'Abbaye de Royaumont.
Accès de fièvre napolitaine à Royaumont
Chaque année, à pareille époque, la musique prend ses quartiers d'été à la Fondation Royaumont. Une aubaine pour les amateurs de moments rares, avec deux sessions surtout vouées, cette saison, au Moyen âge, au concert baroque et à la voix contemporaine.
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La programmation très pointue de Royaumont est le meilleur des alibis pour le mélomane parisien qui rechigne à arpenter les habituelles routes festivalières, leur préférant la proximité de l'abbaye fameuse, aujourd'hui promue insigne foyer musico-culturel.
Ainsi du décor bigarré et empreint d'exotisme que revisitaient les virtuoses transalpins de Micrologus, engendrant un foisonnement d'impressions et d'images ignorées des reconstitutions uniformément " musicologiques ".
Précisément, centrée sur la Naples du Quattrocento à l'époque des Rois d'Aragon, l'approche de Micrologus privilégie non pas les hypothèses de musée mais la vie et les saveurs de la rue napolitaine qui n'a pas cessé, au fil des siècles et sous trois pouvoirs différents, de revendiquer haut et fort son identité.
Dans ce collectif où chacun(e) est un acteur polyvalent, Patrizia Bovi se révèle une meneuse de jeu formidablement charismatique. Avant tout chanteuse qui fascine par l'étendue de sa tessiture, passant d'un son élégiaque à une rusticité fervente, développée au gré d'un heureux compagnonnage avec la " mamma " Giovanna Marini, mémoire de l'oralité italienne.
Aussi bien, tous les autres sont au diapason - voix et instrumentarium richement diversifié (harpe, vièle, cornemuse, chalumeau, bombardes, trombones, violes, etc.) - pour décliner leur " exception " napolitaine. Le paradoxe étant ici le cosmopolitisme d'une Chapelle où toutes les nations occidentales cohabitaient pour le bonheur du Magnanime et de son fils, le populaire Ferrante, tout à leur rêve d'un royaume ayant façade sur les deux rives d'une Méditerranée enfin unie sous un même sceptre.
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Abbaye de Royaumont, Le 08/07/2001 Roger TELLART |
| Napoli Aragonese : Chansons et musiques profanes à la Cour de Naples au XVe siècle par l'Ensemble Micrologus à l'Abbaye de Royaumont. | Patrizia Bovi : chant, harpe
Adolfo Broegg : luth, vièle
Gioffredo Degli Esposti : chalumeau, zufolo, tambour, cornemuse, flûte
Gabriele Russo : viole, luth, viole de gambe
Ulrich Pfeifer : chant
Mauro Borgioni : chant
Alessandro Quarta : chant
Gabriele Miracle : tamburelli, psaltérion, naccheroni
Luca Bonvini : trombone
Mauro Morini : trombone, trombone à coulisse
Stefano Vezzani : chalumeau, bombarde
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