altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 11 décembre 2024

Version de concert des Cavalliera Rusticana de Domenico Monleone et de Pietro Mascagni Ă  Montpellier.

Concours de cavaleries
© Laurent Vilarem

Le chef Friedemann Layer

Confronter deux opéras exactement contemporains aux livrets presque identiques, il fallait bien l'esprit aventureux du festival de Radio France et Montpellier pour tenter l'expérience. En l'occurrence, il s'agissait de la mise en perspective des deux Cavalliera Rusticana de Domenico Monleone et de Pietro Mascagni.
 

Festival de Radio France et Montpellier, Opéra Berlioz Le Corum,
Le 16/07/2001
Yutha TEP
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Triomphe du libertin

  • Le renoncement de Barbe-Bleue

  • FrĂ©nĂ©sie de la danse

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Si les profils vocaux des personnages sont assez semblables (les personnages de l'une et l'autre oeuvres ont les mĂŞmes tessitures, Santuzza et Turiddu demandant en particulier des moyens importants), l'oeuvre de Monteleone est lĂ©gèrement plus clĂ©mente pour les chanteurs, Santuzza en particulier trouvant chez ce dernier une expression plus lyrique et affrontant un orchestre moins bruyant.

    Il peut sembler bien vain de chercher si une Cavalliera est plus achevée que l'autre, mais force est de constater que si Monteleone est plus concentré et plus tenu, moins enclin en tout cas aux débordements, sentimentaux ou sonores, l'orchestre de Mascagni brille de feux bien plus scintillants, avec en particulier une utilisation plus raffinée des timbres instrumentaux et des harmonies plus variées.

    En outre, la veine mĂ©lodique de Mascagni est plus immĂ©diatement accessible, expliquant sans doute son succès plus important du vivant des compositeurs. Dans les deux cas, la nature du livret (Santuzza est promise Ă  Turiddu, mais ce dernier la dĂ©laisse pour Lola, Ă©pouse d'Alfio ; folle de jalousie et de souffrance, Santuzza dĂ©nonce son amant rĂ©tif Ă  Alfio, qui le tue) et les envolĂ©es tant vocales qu'orchestrales peuvent donner lieu aux pires excès si les interprètes n'y prennent garde.


    Qu'en est-il ici ? Certes, l'Orchestre National de Montpellier ne possède pas forcément la transparence qui pourrait aérer les accords souvent brutaux de cette musique, mais Friedemann Layer exploite habilement ses sonorités denses, soignant par ailleurs les longues lignes orchestrales tant chez Monteleone que chez Mascagni.

    On regrette simplement qu'à l'occasion, il ne tempère pas plus son soutien aux chanteurs, déclenchant de véritables tempêtes que même les moyens pourtant respectables de Denia Mazzola-Gavazzeni ne peuvent surmonter. Maintenant très éloignée de la Gilda de ses débuts, la soprano italienne possède une grande voix, longue et aux accents percutants, capable pourtant de nuances qu'elle sollicite trop rarement ici.

    S'appuyant au contraire et un peu abusivement sur des graves poitrinés sonores, elle dresse deux portraits volcaniques, sacrifiant les souffrances de l'amante aux imprécations de la femme ivre de vengeance. Il est dommage qu'elle cède ponctuellement à des effets sans doute conformes à une certaine tradition italienne, mais qui font peu cas de l'élégance.

    Son partenaire, le ténor slovène Janez Lotric ne s'embarrasse guère de nuances, mais du moins a-t-il toutes les notes de ses rôles, avec une projection impressionnante. Quant à Jean-Philippe Lafont, ses deux Alfio tour à tour débonnaires ou inquiétants, se souviennent sans doute de Scarpia, avec une diversité d'accents qui rachète largement une diction parfois imprécise. Peu de choses à dire des seconds rôles, sans défaut rédhibitoire, sans qualité marquante non plus.

    Reste qu'un tel concours de cavaleries ne semble possible qu'à Montpellier et nulle part ailleurs ; décidément une villégiature de rêve pour les oreilles aventureuses.




    Festival de Radio France et Montpellier, Opéra Berlioz Le Corum,
    Le 16/07/2001
    Yutha TEP

    Version de concert des Cavalliera Rusticana de Domenico Monleone et de Pietro Mascagni Ă  Montpellier.
    Domenico Monleone : Cavalliera Rusticana, opĂ©ra en un prologue et un acte sur un livret de Giovanni Monleone.

    Pietro Mascagni : Cavalliera Rusticana, opĂ©ra en un acte sur un livret de Giovanni Targioni-Tozzetti et Guido Menasci.

    Choeur de la Radio Lettone
    Orchestre Nationale de Montpellier Languedoc-Roussillon
    Friedemann Layer, direction

    Avec Denia Mazzola-Gavazzeni (Santuzza), Janez Lotric (Turiddu), Jean-Philippe Lafont (Alfio), NanĂ  Kavtarashvili (Lola), Elizabeth Laurence (Lucia, Nunzia), Giancarlo Tosi (Brasi, dans l'oeuvre de Monleone).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com