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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Premier de quatre concerts salzbourgeois de la série " Sturm und Drang. Musique pour piano des Romantiques " avec Christian Zacharias.

Salzbourg 2001 (2) :
Zacharias balaye une mauvaise tempête

© Helge Strauss - EMI

Pendant le festival, le Mozarteum de Salzbourg propose un cycle de piano intitulé : " Sturm und Drang, musique pour piano des romantiques ", trahissant par là même un étonnant manque de rigueur musicologique. Heureusement, le piano clairvoyant de Christian Zacharias l'effacera en trois accords .
 

Mozarteum, Salzburg
Le 28/07/2001
Yannick MILLON
 



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  • Antérieur à Beethoven et à Schubert, le courant Sturm und Drang qualifie la période préromantique et une inspiration commune à C.P.E. Bach, Mozart ou à une partie de la longue vie d'Haydn. Si l'on peut à la limite concéder une petite place à Schubert dans le cadre d'une thématique Sturm und Drang, y inclure Liszt est tout simplement une erreur.

    Et que dire des concerts du cycle avec Yefim Bronfman et Grigory Sokolov qui joueront Prokofiev et Scriabine ? A-t-on voulu traduire simplement l'expression Sturm und Drang au pied de la lettre (cela donnerait quelque chose comme " Tempête et élan ") en faisant fi de l'acception musicale de ces termes ? Il y a en tout cas de quoi friser le ridicule et il fallait tout le talent de Christian Zacharias pour balayer cette bévue.

    Ouvrant le concert, le Klavierstück n° 2 D.946 de Schubert troubla d'entrée à force de maîtrise de la dynamique, de fortissimos fulgurants et de pianissimos impalpables à la limite du silence. Le tempo très lent choisi par le pianiste rendit au mieux l'immense mélancolie si typiquement schubertienne. Mais s'il rend la larme cachée derrière chaque note, Zacharias n'en garde pas moins sa retenue et sa sobriété exemplaire, exempte de tout effet inutile. Une leçon de classe et de style.


    Laborieuses transcriptions

    Suivent une série de laborieuses transcriptions. Ici, toute la distinction du pianiste ne suffit pas à faire oublier l'immense handicap dont souffre le Wanderer de Schubert privé de sa substantifique moelle : une ligne de chant et son texte. Même Gretchen de la Faust-Symphonie paraît désespérément mate et longuette dans cette mouture pianistique.

    Passé l'entracte, la sonate D.894 de Schubert renoue avec le souffle qui habitait le piano en début de soirée. Il suffit de se laisser porter par le premier thème fluide, introverti et rêveur. De tempo assez lent, le premier mouvement de Zacharias, tour à tour d'une grande pudeur, d'une folie contrôlée, bénéficie d'une hauteur de vue imprenable.

    Son jeu contrasté et constamment imaginatif ne néglige aucun des états psychologiques dont semble nourri ce premier mouvement. Le reste de la sonate est de la même aune. Zacharias enchaîne d'ailleurs les trois derniers mouvements. Après un Andante aux épisodes centraux tourmentés, le menuet – qui n'a de menuet que le titre – et le final apparaissent comme autant de brises rafraîchissantes dans une salle à la température si élevée. Après les " tempêtes " promises par ce cycle à la dénomination incertaine, c'était presque la moindre des politesses




    Mozarteum, Salzburg
    Le 28/07/2001
    Yannick MILLON

    Premier de quatre concerts salzbourgeois de la série " Sturm und Drang. Musique pour piano des Romantiques " avec Christian Zacharias.
    Schubert : Klavierstück n° 2 en mib majeur (D.946)
    Schubert/Liszt : Der Wanderer
    Schubert/Zacharias : Der Neugierige, Du bist die Ruh
    Liszt : Gretchen (deuxième mouvement de la Faust-Symphonie)
    Schubert : Sonate en sol majeur op.78 D.894


     


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