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CRITIQUES DE CONCERTS 12 juillet 2025

Soirée Schubert au festival Pablo Casals de Prades.

Pas un coup d'archet Ă  redire

Ville d'exil volontaire pour Pablo Casals après la guerre d'Espagne, Prades est aujourd'hui la résidence d'un festival chaleureux qui célèbre le répertoire cher au défunt maître catalan. Pour la soirée Schubert du 9 août dernier, c'est évidemment la musique de chambre qui était à l'honneur.
 

Festival Pablo Casals, Prades
Le 09/08/2001
Pauline GARAUDE
 



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  • Aux premières notes de la sonate arpeggione, on est d'emblĂ©e frappĂ© par la sonoritĂ© du violoncelliste finlandais Arto Noras. Loin de privilĂ©gier la douceur et la souplesse d'un Schubert intimiste ou douloureux, il offre au contraire une lecture rĂŞche et incisive. Il insuffle de la fièvre dans ses vibratos, accentue l'articulation du phrasĂ© et n'hĂ©site pas Ă  ponctuer le discours d'accents rythmiques lĂ  oĂą ne s'y attend pas, crĂ©ant un Ă©lan d'une extraordinaire vitalitĂ©.

    TantĂ´t il murmure les notes (adagio), tantĂ´t il les dĂ©clame (allegretto) avec vĂ©hĂ©mence, contrastant sa dynamique. Ă€ l'inverse, le jeu du pianiste Christian Ivaldi est rĂ©servĂ© - ne donnant que plus de relief au violoncelle - mais on ne peut rester insensible Ă  la dĂ©licatesse et Ă  l'ourlĂ© du phrasĂ©, Ă  la souplesse des intonations et aux couleurs en demi-teintes. Est-ce de leurs jeux qui s'opposent que se dĂ©voile la fĂŞlure schubertienne ?

    Dans cinq lieder de Schubert, la soprano Lena Hoel - qui a été Pamina dans la Flûte, Susana dans Les Noces de Figaro, et bientôt, Marie dans Wozzeck - adopte elle aussi une interprétation franche, éloignée de toute esthétique intimiste.

    Sa voix est souple et brillante, toujours soutenue, capable dans toutes les tessitures d'une large palette de nuances. Sa lecture est passionnée, sans pour autant être emphatique. Par moments, on pourra tout au plus lui reprocher de priviligier un peu trop une lecture dramatique, mais il semble pourtant aller de pair avec sa personnalité.

    En seconde partie de soirĂ©e, c'est sĂ»rement le Quatuor Mendelssohn qui parvint Ă  l'Ă©quilibre le plus juste entre la dĂ©chirure et la sĂ©rĂ©nitĂ© qui cohabitent dans l'Ă©criture de Schubert. Dans le Quatuor n° 13, tout est contenu, sobre, et de ce fait, intensĂ©ment expressif. Ă€ un violoncelle d'une profondeur abyssale, se joignent un premier violon d'une lumière acide, un deuxième violon plus volubile et un alto riche en relief.

    Le modelĂ© des contrastes, la cambrure des lignes, la prĂ©cision des articulations : on est comme hypnotisĂ© par le jeu des Mendelssohn, suspendu jusqu'aux dernières notes, happant dans les voĂ»tes de l'Abbaye Saint Michel de Cuxa jusqu'aux ultimes rĂ©sonances. Casals lui-mĂŞme n'y aurait sans doute pas trouvĂ© un coup d'archet Ă  redire.




    Festival Pablo Casals, Prades
    Le 09/08/2001
    Pauline GARAUDE

    Soirée Schubert au festival Pablo Casals de Prades.

    Sonate pour arpeggione et piano
    Arto Noras (violoncelle), Christian Ivaldi (piano)
    Lieder
    Lena Hoel (soprano), Christian Ivaldi (piano)
    Quatuor n° 13
    Quatuor Mendelssohn

     


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