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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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Florilège d'opéras bouffe napolitains par la Cappella della Pieta dei Turchini au XXIIe festival de Sablé.
Des compères
privés de théâtre
Intarissables zélateurs de l'opéra bouffe italien, Antonio Florio et sa Cappella della Pieta dei Turchini proposaient un nouveau florilège napolitain pour conclure sur une note enlevée la première journée du festival baroque de Sablé. Mais quelle idée d'avoir préféré une salle " polyvalente " au lieu d'un théâtre
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21 heures, salle polyvalente du Centre culturel de Sablé. Entrée des musiciens et des chanteurs de la Cappella della Pietà dei Turchini, pour un concert-spectacle consacré à l'opéra napolitain des XVIIe et XVIIIe siècles. La petite compagnie d'Antonio Florio est visiblement très attendue.
Mais est-ce l'immensité de la salle et son acoustique trop courte, si peu adaptées à la fête napolitaine promise, ou les effets de la chaleur étouffante, la première partie ne fut que la démonstration d'un travail d'horlogerie fine, léger et raffiné, mais où la verve et la folie obligée étaient singulièrement absentes.
On commençait à se lasser de ces courtes scènes, pourtant signées des meilleurs spécialistes du genre, où l'on voit une jeune intrigante tenter de suborner un vieux barbon, un bossu enivré d'amour pour une insupportable harpie, un maître de musique à la Lully jouer furieusement de sa canne sur les mollets de ses benêts d'élèves
Il fallait bien que le diable s'en mêle, et il ne s'en priva pas.
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Après l'entracte, tout ce petit monde se réanima soudain, s'interpellant avec insolence en dialecte napolitain, inventant des poursuites, des fausses sorties, des câlineries, des bouderies, sans lésiner sur la crudité des mots pour le dire, dans des costumes à transformations joliment inventifs, tandis que les musiciens se libéraient et entraient joyeusement dans la danse.
Toute la troupe se retrouva enfin autour d'un petit chef-d'oeuvre de Cimarosa, une pièce-bijou, construite en onomatopées, où les cinq chanteurs, imitant les battements de leurs propres coeurs, entraînèrent ceux du public qui pouvait alors scander d'une seule voix : Viva Napoli !
Il reste qu'un tel spectacle, j'insiste, appelle des lieux d'écoute plus ouverts, plus proches de la veine populaire d'une forme de théâtre de rue qui le vit naître et s'épanouir : un vrai théâtre donc, mais aussi une place, un jardin, la cour d'une auberge
ou même d'un cloître. Sablé et ses alentours n'en manquent pas.
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Festival de Sablé, Sablé Le 22/08/2001 Françoise MALETTRA |
| Florilège d'opéras bouffe napolitains par la Cappella della Pieta dei Turchini au XXIIe festival de Sablé. | Extraits d'opéras de Domenico Sarri (1 677-l749), Gaetano Latilla (1711-1788), Francesco Grillo (XVIIIe) – Leonardo Vinci (1690-1730), Giovanni Paisiello (1740-1816), Domenico Cimarosa (1749-1801), Pietro Auletta (1698-1771), Pietro Marchitelli (1643-1729), Leonardo Leo (1694-1744)
Cappella della Pieta dei Turchini
Direction : Antonio Florio
Maria Ercolano, Roberta Andalo : sopranos – Giuseppe De Vittorio, Rosario Totato : ténors
Giuseppe Naviglio : baryton
Tommmaso Rossi : flute à bec – Alessandro Ciccolini, Claudia Coms, Gianluca Pirro, Patrizio Focardi, Nunzia Sorrentino, Rosario di Meglio : violins – Patricia Gagnon : alto – Wally Pituello :violoncelle – Paolo Dioniso : violone – Giorgio Sanvito : contrebasse – Paola Frezzato : hautbois – Ugo di Giovanni : archiluth – Federico Marincola : théorbe et colascione – Anna Fontana : clavecin.
Accessoires et costumes : Rita Faure | |
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