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CRITIQUES DE CONCERTS 14 octobre 2024

Ouverture du festival Sinfonia en PĂ©rigord avec Gabriel Garrido et l'ensemble Elyma.

Orfeo Furioso
© Eric Sebbag

Furio Zanasi (© Eric Sebbag)

Après un enregistrement très remarqué en 1997, Gabriel Garrido revenait cet été à l'Orfeo de Monteverdi. Avant Ambronay et Utrecht, il rôdait son équipe à Sinfonia en Périgord pour une version de concert dans lequel brillait un Furio Zanasi comme guidé par Apollon lui-même.
 

Festival Sinfonia en PĂ©rigord, PĂ©rigueux
Le 26/08/2001
Eric SEBBAG
 



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  • Que ne doit-on aux Grecs ? La dette est trop vaste pour ĂŞtre dĂ©taillĂ©e, mais le mythe d'OrphĂ©e doit tinter plus particulièrement aux oreilles des mĂ©lomanes. Outre une figuration on ne peut plus explicite des Enfers –encore une invention grecque qui sera prĂ©texte Ă  tant d'audaces lorsqu'ils seront dĂ©peints en musique-, c'est tout simplement Ă  OrphĂ©e que l'on doit la fameuse dĂ©finition de la musique comme propre Ă  " adoucir les moeurs ".

    Tel en effet l'exact pouvoir d'Orphée musicien-poète qui sait charmer les animaux, les objets inanimés, les démons comme les dieux de son seul chant et de sa Lyre. Ce n'est donc pas un hasard si ce mythe est au coeur de la naissance du genre opéra, aussi bien avec l'Eurydice de Peri que l'Orfeo de Monteverdi.

    Mais quel défi aujourd'hui que cette musique qui met en scène le pouvoir de la musique. D'entrée, Gabriel Garrido a choisi de lui donner le plus d'espace possible dans l'acoustique porteuse, mais précise, de l'église St-Etienne de la Cité à Périgueux.

    Ainsi, les sacqueboutes et cornets à bouquin retentissent depuis la tribune d'orgue, au dos des auditeurs. Les violons comme les voix vont parfois se déplacer dans l'église pour jouer sur la réverbération. Enfin, une véritable disposition en double orchestre, double choeur, va engendrer un jeu de question-réponse.

    Mais l'espace ne suffit pas. Garrido déploie ici une énergie qu'il ignorait à sa première lecture discographique. Il accentue désormais tous les éléments saillants, soulignant avec la même vigueur et la même conviction les passages festifs et dansants, qu'il scande lui même au tambourin, ou les moments les plus sombres, soutenus par un continuo foisonnant et coloré.

    Si l'enthousiasme contagieux du chef ne suffit ni à garantir la justesse des vents et des violons, ni à préserver les choeurs d'une certaine inconstance (la majorité des exécutants sont ses élèves de la Scola Cantorum de Bâle), son Orfeo n'en est pas moins une véritable geste riche d'une grande variété de climats ; lesquels rythment avec acuité les péripéties de la destinée du héros.

    Justement, l'entreprise bénéficie d'un héros d'une carrure manifestement orphique en la personne de Furio Zanasi. Comme Victor Torrès qui tenait le rôle dans l'enregistrement de Garrido, Zanasi possède ce timbre profond de baryton mais avec la facilité, et presque l'étendue d'un ténor dans l'aigu.

    Il dispose également d'une diction aussi fluide que limpide, d'une puissance naturelle qui ne trahit aucun sans effort apparent, et malgré cela réussit quand il le veut à suggérer la fragilité ou la fêlure. Tant et si bien que malgré une Messagère impressionnante de force tragique de Marina Rodriguès-Cusi, ou un Caron à la morgue renversante - mais à la pronociation perfectible - campé par Ivan Garcia, toutes les voix semblent éclipsées par celle du demi-dieu poète.

    Le pouvoir d'Orphée en action ? Sans doute car le lendemain, Zanasi s'est révélé un Testo parfaitement incandescent et furioso pour le Combattimento di Tancredi e Clorinda. Avec ou sans Lyre, il aurait fait rendre les armes aux plus téméraires. Sans doute à expérimenter pour tous types de transports, en particulier aériens






    Festival Sinfonia en PĂ©rigord, PĂ©rigueux
    Le 26/08/2001
    Eric SEBBAG

    Ouverture du festival Sinfonia en PĂ©rigord avec Gabriel Garrido et l'ensemble Elyma.
    25 août
    -L'Orfeo de Claudio Monteverdi (1567-1643)
    Coro Madrigalia
    Ensemble Elyma
    Continuo : Hannelore Devaere (harpe), Eduardo Egüez, Monica Pustilnik, et Ronaldo Lopes (chitaronnes), Norberto Broggini (clavecin) Leonardo Garcia Alarcon (orgue).
    Direction : Gabriel Garrido

    Avec Furio Zanasi (Orfeo), Betsabée Haas (Euridice), Marina Rodrigues-Cusi (Messageria), Adriana Fernandez (Musicalsperanza), Ivan Garcia (Caron), Mario Blandine Staskiewicz (Ninfa)


    Prochaine représentation le 3 octobre à Ambronay.

    26 août
    -Madrigali guerrieri e amorosi de Monteverdi
    Hor che'l ciel e la terra
    Altri canti dAmor
    Lamento della Ninfa
    Combattimento di Tancredi e Clorinda

    Avec Adriana Fernandez (soprano), Alicia Borges (mezzo-soprano), Mario Cecchetti (ténor) Fabian Schofrin (contre-ténor), Furio Zanasi (baryton), Yvan Garcia (basse).

     


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