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CRITIQUES DE CONCERTS |
27 juillet 2024 |
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Si la formule est bonne et les interprètes captivant, un regret pourtant : le choix du pianiste de ne jouer que des pièces de Scriabine entre les puissantes mélodies russes chantées par Robert Holl n'était peut-être pas le meilleur.
En effet, la musique de Scriabine possède un charme très spécifique, une sorte de magie délicate, sensuelle et spirituelle à l'opposé de celle de son contemporain Rachmaninov plus extraverti dans son oeuvre pour piano. Bref, ce dernier est russe, alors que l'autre est difficile à rattacher à cette nationalité musicale en dépit de sa naissance.
Même lorsqu'elles sont très techniques, des pages comme les Préludes ou les Poèmes joués par Maisenberg, font un peu trop figure d'aquarelles discrètes et un peu effacées lorsqu'on les confronte directement aux déferlements de passion des mélodies de Borodine, Tchaikovski et Rachmaninov ou à la géniale intériorité des Chants et danses de la mort de Moussorgski.
D'autant que la somptueuse voix de basse de Robert Holl, le Hans Sachs de Bayreuth, rend la plus parfaite justice à ces oeuvres toute de lumière, de sang et d'angoisse. La main droite formant un petit rond du pouce et de l'index comme pour s'assurer que l'émission gardera justement cette rondeur maîtrisée, Robert Holl ne perd jamais le contrôle de moyens, pourtant immenses.
Il nuance, il module, sans jamais truquer, sans jamais tricher. La beauté et la richesse du timbre gardent toutes leurs harmoniques même dans les piano les plus ténus et l'ensemble reste au service de l'expression. Les Chants et danses de la mort en particulier étaient à frémir, mais de contentement plutôt que d'effroi.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 09/10/2001 Gérard MANNONI |
![](http://www.altamusica.com/wpic/nav/dot0.gif) | Récital de la basse Robert Holl et du pianiste Oleg Maisenberg à l'Auditorium du Louvre. | Œuvres de Rachmaninov, Scriabine, Tchaïkovski, Borodine et Moussorgski.
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