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CRITIQUES DE CONCERTS |
18 septembre 2024 |
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Reprise de Billy Budd de Benjamin Britten dans la vision scénique de Francesca Zambello
Billy Budd se fait Bo
© Eric Mahoudeau
L'Opéra-Bastille reprend pour la seconde fois le Billy Budd que signa Francesca Zambello en 1996. Si cette production d'une sobriété de bon aloi laisse opérer l'efficacité de la partition de Benjamin Britten, on retient d'abord la présence de Bo Skovhus qui campait le rôle-titre pour la première fois à Paris.
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La scène de Bastille avait déjà accueilli le baryton danois pour deux très mémorables incarnations, celle de Danilo dans la désopilante vision de la Veuve joyeuse imaginée par Lavelli et celle de Don Giovanni, où il fut magnifique dans une production ratée.
Principale attraction, donc, de cette reprise, il n'a pas déçu. S'il semble un peu moins juvénile que Rodney Gilfry, son prédécesseur sur cette scène, il a la carrure vocale et dramatique qui convient.
Belle voix, belle gueule, belle silhouette - il peut paraître torse nu comme un jeune premier- il est plus touchant dans la deuxième partie que dans la première où il a tendance à trop composer et à manquer en conséquence de naturel.
Avec un physique pareil, même si c'est plus un solide adulte qu'un tout jeune homme, il lui suffirait de paraître, sans imiter démarches chaloupées et autres traits typiquement maritimes.
Le charme est pourtant là , et il incarne bien cet ange intégral de beauté et de bonté, naïvement perdu dans un univers totalement glauque, pervers, aussi immonde que le plus noir des romans de Dickens.
Belle distribution dans l'ensemble, avec un très saisissant et musical Fairfax de Philip Langridge qui garde de solides moyens, mais malheureusement un Claggart à la voix engorgée et plate, sans timbre ni projection, celui de Gidon Saks.
Si les mises en scènes de Francesca Zambello brillent rarement par leur invention, celle-ci possède au moins l'avantage d'être sobre, lisible et bénéficie d'un éclairage qui lui donne un peu de la profondeur de champ qui lui manque.
On se serait sans doute passé d'une Croix de Lorraine en guise de grand mât (à moins que ce ne soit l'artimon ?), des filins façon lignes à haute tension, des rideaux imitant à merveille un papier cadeau bleu doré spécial Noël et du quadrilatère de néon électrifiant sporadiquement la scène, mais bon
Les choeurs, l'orchestre (à l'exception des cuivres), Gary Bertini au pupitre, sont dans la meilleure tradition de Bastille et la production reste l'une des plus satisfaisantes vues et entendues ces dernières années dans la dite maison. On en gardera surtout un bien Bo souvenir.
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Opéra Bastille, Paris Le 10/10/2001 Gérard MANNONI |
| Reprise de Billy Budd de Benjamin Britten dans la vision scénique de Francesca Zambello
| Choeures et orchestre de l'Opéra Bastille
Direction : Gary Bertini
Mise en scène : Francesca Zambello
Décors : Alison Chitty
Avec Philip Langridge (Edward Fairfax Vere), Bo Skovhus (Billy Budd), Gidon Saks (John Claggart), David Wilson-Johnson (M. Redburn), Paul Whelan (Mr. Flint), Stephen Richardson (Lieutenant Radcliffe), Francis Egerton (Red Whiskers), Malcolm Mackenzie (Donald), Gabor Andrasy (Dansker), Toby Spence (The novice), Steven Cole (Squeak), Denis Aubry (Bosun), Mark Tevis (Maintop), Stéphane Degout (The Novice's Friend), Sergei Stilmachenko (First Mate), Philippe Madrange (Second Mate), Slawomir Szychowiak (Arthur Jones), Nicolas Riva (Cabin Boy).
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