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CRITIQUES DE CONCERTS |
04 octobre 2024 |
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Récital de la soprano Felicity Lott en compagnie du pianiste Graham Johnson au Wigmore Hall de Londres.
L'exquise béchamel
de Dame Felicity
(© Wigmore Hall)
Ce mois-ci, Dame Felicity Lott donnait un récital de chansons d'amours au Wigmore Hall de Londres, dans un programme qui ressemblait à la “ béchamel infernale ” chère à Michel Audiard. En effet, comment réunir une brochette si improbable composée de Cole Porter, Brahms, Maurice Yvain, Satie, Mahler ou Vaughan Williams ?
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Vêtue avec la divine élégance d'une Danielle Darrieux dans Madame De
, Dame Felicity chante l'amour vu par des compositeurs du XIXe et XXe siècle avec ce qu'il faut d'ironie et de charme, comme si elle avait le pouvoir d'être successivement Elizabeth Schwarzkopf, Yvonne Printemps et Suzy Delair.
Le petit matin commence avec la mélodie grecque de Ravel, le réveil de la mariée. Lui succède une rare Die Spröde de l'allemand Edmund Nick au lieu de la célèbre version du poème de Goethe par Hugo Wolf ; cette bergère-là n'a pas à rougir de la comparaison.
La villanelle de Berlioz pose quelques problèmes de tessiture à Dame Felicity qui est désormais mieux à son aise dans les tessitures plus graves telles que celle de L'ombre des arbres de Debussy.
La première partie se termine par une délicieuse interprétation d'un air de l'opérette Eine Frau, die weiss was sie will d'Oscar Straus. Capable de débobiner des potins mondains avec une grâce communicative, Felicity est ici une étourdissante commère.
Avec L'heure exquise de Verlaine mise en musique par Reynaldo Hahn, la cantatrice démontre une fois de plus sa connaissance intime de la langue et de la musique française. La divette est de retour avec une sautillante Diva de l'Empire de Satie prête à ensorceler tous les dandys.
Après de nostalgiques mélodies de Fauré et Roussel, Dame Felicity aborde Maurice Yvain, grâce auquel on se retrouve illico dans l'atmosphère du Quai des Orfèvres ; et pour cause, le texte de Je chante la nuit est du cinéaste Henri-Georges Clouzot, pas moins.
Nouveau contraste avec la Danse macabre de Saint-Saëns, suivie sans transition par le célébrissime Night and Day de Cole Porter. Mélange des genres ? En tout cas, les applaudissements nourris ont montré que le public a adoré cette béchamel. Il fut resservi avec un savoureux J'ai deux amants puis une goûteuse Sérénade de Gounod.
Alors finalement, quoi de commun dans cette brochette improbable de compositeurs ? Rien d'autre que l'amour de la plus française des chanteuses anglaises, toujours aussi exquise.
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Wigmore Hall, London Le 08/10/2001 Christine LETEUX |
| Récital de la soprano Felicity Lott en compagnie du pianiste Graham Johnson au Wigmore Hall de Londres.
| Night & Day : Love songs round the clock
Graham Peel The early morning
Maurice Ravel Le réveil de la mariée
Gustav Mahler Frühlingsmorgen
Georges Bizet Chanson d'avril
Edmund Nick Die Spröde
Hector Berlioz Villanelle
Claude Debussy L'ombre des arbres
Ralph Vaughan Williams Silent noon
Richard Strauss In goldener Fülle
John Ireland The trellis
Frank Bridge Go not, happy day
Oscar Straus Warum soll eine Frau kein Verhältnis haben ?
Reynaldo Hahn L'heure exquise
Roger Quilter Now sleeps the crimson petal
Robert Schumann Schöne Fremde
Johannes Brahms Der Gang zum Liebchen
Erik Satie La Diva de l'Empire
Samuel Barber Sure in this shining night
Gabriel Fauré Soir
Albert Roussel Le bachelier de Salamanque
Maurice Yvain Je chante la nuit
Camille Saint-Saëns Danse macabre
Hugo Wolf Heut' Nacht erhob ich mich um Mitternacht
Cole Porter Night and day | |
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