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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Septième Concours De Violoncelle Rostropovitch du 4 au 14 octobre 2001.

Le coeur violoncelle.

Depuis 1977, Mstislav Rostropovitch connaît un honneur insigne pour un musicien de son vivant : un concours (de violoncelle) qui porte son nom. En sept éditions, tous les cinq ans donc, cette manifestation parisienne a révélé des archets dont la virtuosité n'était pas l'unique horizon. Elle n'a pas failli cette année.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 14/10/2001
Françoise MALETTRA
 



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  • Dimanche 14 octobre, 17 heures, le Théâtre du Châtelet. Dans la salle, le joyeux désordre du placement libre, où se mêlent les aficionados du violoncelle et les grands curieux des choses de la musique. Sur scène, à gauche, le jury, doctement rassemblé, face aux chaises encore vides qui attendent les lauréats récompensés ou mentionnés.

    Au centre, l'adjointe à la culture du maire de Paris, grand argentier du concours, et Claude Samuel (ancien directeur de France Musiques) en Monsieur Loyal rompu à l'exercice, qui meuble en réclamant désespérément la présence d'un interprète, car le président Rostropovitch va s'exprimer : " Je sais que depuis toujours, la France a le coeur violoncelle. Je vous aime tous
     ".


    Distribution des prix : un moment de grâce pour les deux filles et les quatre garçons sortis vainqueurs de l'épreuve. Diplômes, médailles, chèques à l'appui, et promesses d'engagements. Courte pause, et l'un après l'autre, chacun va devoir prouver au public que le jury a décidément bien travaillé.

    Les derniers étant traditionnellement les derniers, c'est le 6e Prix, le français Romain Garioud qui donne le coup d'envoi du concert avec une seconde Suite de Bach rigoureusement en place, mais désincarnée, comme tenue à distance de toute implication personnelle.

    L'italien Enrico Bronzi, lui, avait fait le choix à haut risque du 5e mouvement du Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen (" Louange à l'éternité de Jésus "). Le jeune violoncelliste a exploité avec une sensibilité rayonnante les couleurs et les modulations impalpables de cette longue et lente phrase musicale qui s'étire à l'infini jusqu'à se dissoudre dans le silence.

    Pour ma part, je lui aurais volontiers accordé le 4e Prix ex-aequo avec l'américain Mark Kosower qui dans un autre registre a révélé des qualités techniques et un traitement du matériau impressionnants dans la pièce de Marco Stroppa, Ay, thre's the rub, l'épreuve de musique contemporaine obligée.

    Quant à Mademoiselle Sophie Shao, venue tout droit de l'Université de New-York, elle a donné de la 4e Sonate pour violoncelle et piano de Beethoven, une interprétation d'une jeunesse et d'une éloquence surprenantes, en nouant avec le piano ce véritable dialogue que l'on espère toujours et que l'on obtient rarement.

    On imagine que le jury a eu quelque difficulté à départager l'anglais Oren Shevlin, le plus jeune du groupe de tête, déjà 4e Prix en 1995, de la russe Tatania Vassilieva. Avec la Sonate Bicephale de Paul Tortelier Shevlin rendait hommage à un grand maître. Son violoncelle déploie cette énergie intelligemment dominée, et cette inventivité d'un bout à l'autre, qui dit une étonnante maturité.

    Frisson à l'entrée sur scène de Tatania Vassilieva, 1er Grand Prix . Belle et racée, elle joue d'abord le largo de la Sonate pour violoncelle et piano de Chostakovitch : sonorité lumineuse, toute emprunte de mystère et de sensualité.

    Enchaînement très habile : elle attaque La danse des Elfes de David Popper, une pièce d'une virtuosité affolante, strictement faite habituellement pour faire briller l'interprète, et dont elle réussit à faire un moment parfait d'élégance et d'humour.

    Questions : depuis quand un jury se permet-il de distinguer de jeunes artistes aussi excellents techniciens que musiciens ? Y aurait-il quelque chose de changé au royaume des bêtes à concours ?




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 14/10/2001
    Françoise MALETTRA

    Septième Concours De Violoncelle Rostropovitch du 4 au 14 octobre 2001.
    Jury 2001 :
    Président : Mstislav Rostropovitch
    Natalia Chakovskaïa - Russie
    Young-Chang Cho - Corée
    David Geringas - Allemagne
    Frans Helmerson - Suède
    Philippe Muller - France
    Arto Noras - Finlande
    Marco Stroppa - Italie
    Tsuyoshi Tsutsumi - Japon
    Etienne Vatelot - France
    Uzi Wiesel - Israël

    Palmarès :
    Grand Prix de la Ville de Paris : Tatiana Vassilieva (Russie)
    2èmeGrand Prix : Oren Shevlin (Grande-Bretagne)
    3e Prix : Sophie Shao (États-Unis)
    4e Prix : Mark Kosower (États-Unis)
    5e Prix : Enrico Bronzi (Italie)
    6e Prix : Romain Garioud (France)

     


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