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CRITIQUES DE CONCERTS 27 juillet 2024

Récital de la violoniste Hilary Hahn avec la pianiste Natalie Zhu.

L'ensoleillement variable
d'Hilary Hahn

© Eric Sebbag

© Eric Sebbag

Elle n'élève pas de loups mais Hilary Hahn a eu l'honneur du " 20 heures " sur les télévisions françaises ; un privilège rare pour une jeune soliste. En concert aux Champs-Élysées, la talentueuse violoniste américaine venait appuyer d'un récital son dernier et brillant enregistrement des concertos de Brahms et de Stravinsky.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 22/11/2001
Gérard MANNONI
 



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  • Hilary Hahn a vingt-deux ans mais ses yeux bleus et son joli minois n'en paraissent que seize. Toutefois, dès que l'on entend son dernier disque, son assurance et sa sonorité profonde lui confèrent déjà bien plus que la majorité.

    Pourtant, son concert champs-élyséen fut le théâtre d'une météorologie très variable. Nuages et averse. La deuxième sonate en la majeur opus 100 de Brahms débute mal la soirée. Le son est timide, le phrasé incertain, le piano, trop largement ouvert, couvre le maigre azur du violon.

    Où sont passés l'assurance et l'élan entendus sur l'album Sony ? Les attaques profondes et chaleureuses ? Ici, l'expression reste coincée dans l'archet et extérieure aux cordes, ou, en tout cas, pas avec sa franchise habituelle. Trac passager ou, comme pour tant de chanteurs, illusion du disque ? On reste dans l'expectative.

    Vient ensuite la sonate pour violon seul en sol mineur BWV 1001 de Bach. Vaste éclaircie. L'archet a retrouvé le dialogue avec les cordes : il est direct, généreux, ample et riche en harmoniques. Subtil dosage d'imagination et de rigueur. Le dernier mouvement soulève l'enthousiasme face à l'intelligence virtuose des arabesques baroques.

    Après l'entracte, c'est en pleine confiance que l'on attend Mozart et sa sonate K.377. Nouvelle douche. On dirait qu'Hilary Hahn a peur de cette musique, qu'elle n'ose pas prendre parti, avouer un engagement vers le romantisme ou au contraire vers le classicisme. Son violon est très juste, parfaitement huilé, mais faute de savoir où elle veut aller, l'artiste s'égare dans la brume.

    Nouveau changement de climat dès l'attaque de la première sonate de Saint-Saëns. Comme par miracle, la vie, la couleur, l'enthousiasme, l'expression, tout revient d'un seul coup. Et pourtant, des quatre oeuvres du programme, celle-ci n'est pas la plus facile à défendre.

    Hilary Hahn trouve ici l'équilibre pour aborder ce romantisme qu'il faut respecter et modérer à la fois. Rarement le dessin mélodique de Saint-Saëns aura chanté avec tant de naturel, de sincérité et de rayonnement.

    Tout au long du récital, la pianiste Natalie Zhu sera une partenaire brillante et parfois trop présente. Mais elle n'est pas responsable de l'ensoleillement variable d'Hilary Hahn, car malgré vingt-deux printemps et tous les dons du ciel, sans doute ne peut-on aborder avec le même bonheur toutes les musiques et toutes les époques.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 22/11/2001
    Gérard MANNONI

    Récital de la violoniste Hilary Hahn avec la pianiste Natalie Zhu.
    Brahms : deuxième sonate en la majeur opus 100
    Bach : sonate pour violon seul en sol mineur BWV 1001
    Mozart : sonate K.377
    Saint-Saëns : première sonate

     


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