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CRITIQUES DE CONCERTS 28 avril 2024

Falstaff de Giuseppe Verdi à l'Opéra de Lausanne.

Falstaff pied au plancher
© Marc Vanappelghem

Victor Torres et Serena Farrochia (© Marc Vanappelghem)

L'année Verdi n'est pas finie, elle semble plutôt partie pour se prolonger en boucle. Pour preuve, la production de Falstaff qui avait ouvert les festivités verdiennes,à Nancy en janvier 2001, vient d'être reprise à l'Opéra de Lausanne ; l'occasion d'entendre un Sir John Falstaff idéal en la personne de Victor Torres.
 

Opéra, Lausanne
Le 04/01/2002
Gérard MANNONI
 



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  • Option résolument jeune pour la distribution de ce Falstaff helvète. Même s'il a de l'expérience, l'argentin Victor Torres n'a rien d'un vétéran. Fait rare dans le circuit, il semble aussi à l'aise dans Monteverdi - il est l'un des meilleurs Orfeo qui soit (1)- que Verdi - il s'est produit dans La Traviata, Don Carlo ou Il Trovatore sur toutes les grandes scènes-.

    Torres possède un timbre chaud, puissant et profond. Ici, son physique comme sa technique de chant où priment l'intelligence de la ligne et la finesse en font l'interprète idéal du Falstaff voulu par Alain Garrichot, c'est-à-dire un gentilhomme déchu, un peu mythomane, obèse par négligence, pouilleux et ivrogne plus par inadvertance que par inclination profonde.

    Il y a encore en lui du " page du duc de Norfolk ", des bribes de raffinement et même de noblesse. Il est plus en voie de marginalisation que réellement un rebut de la société, ce qui rend plus vraisemblable l'illusion qu'il garde de pouvoir encore séduire.

    Même volonté de camper un Ford jeune et presque trop agité, que Vincent le Texier pousse aux frontières de la caricature, parfois au détriment de la ligne de chant, malgré un air très bien exécuté. Quant à Fenton, avec son blouson et ses bottes de cuir, ses cheveux longs et son œil noir, le jeune ténor turc Soner Bülent Bezdüz lui donne des allures de sympathique loulou de banlieue ; sa voix dorée fait le reste.

    Les autres rôles masculins sont tenus de façon traditionnelle et les rôles féminins dominés par la remarquable Alice Ford de la jeune (également) Serena Farrochia, excellente actrice et voix riche d'accomplissements et de promesses.

    Mené par la baguette précise et très tonique de Jonathan Darlington, le spectacle bénéficie aussi du sobre et très fonctionnel décor de Géraldine Allier qui par le jeu de simples panneaux de bois, évoque aussi bien l'auberge de la Jarretière que l'intérieur bourgeois des Ford dans un esprit très théâtre de tréteaux élisabéthain. Du Shakespeare-Boïto-Verdi pied au plancher où il n'y avait rien à raboter.

    (1) Son dernier enregistrement chez Alpha est consacré à Philipp Heinrich Erlebach, un contemporain de Bach.




    Opéra, Lausanne
    Le 04/01/2002
    Gérard MANNONI

    Falstaff de Giuseppe Verdi à l'Opéra de Lausanne.
    Orchestre de chambre de Lausanne
    Direction : Jonathan Darlington
    Mise en scène : Alain Garrichot
    Décors : Géraldine Allier
    Costumes : Claude Masson

    Avec Victor Torres (Falstaff)- Vincent le Texier (Ford)- Soner Bülen Bezdüz (Fenton)- Ian Thompson (Dr. Caïus)- Gerald Isaac (Bardolfo)- Brian Bannatyne-Scott (Pistola)- Serena Farnocchia (Alice Ford)- Christine Rigaud (Nanetta)- Elodie Méchain (Mrs. Meg Page)- Valérie Marestin (Mrs. Quickly).

     


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