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CRITIQUES DE CONCERTS 18 avril 2024

Concert de l'Orchestre National de France et des choeurs de Radio France dirigé par Charles Dutoit.

Une messe battue Ă  froid
© Peter Schramek

© Peter Schramek

La semaine passée, les Champs-Élysées étaient le théâtre de retrouvailles de Charles Dutoit et de l'Orchestre National de France ; dans une relative intimité d'ailleurs, car le public n'a pas afflué malgré un programme alléchant exclusivement consacré au Joseph Haydn des dernières années, avec la symphonie n° 104 et la Paukenmesse.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 17/01/2002
Philippe KALMAN
 



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  • NĂ© en 1732, mort en 1809, Joseph Haydn a connu une vie d'une longĂ©vitĂ© exceptionnelle pour son temps, et ses derniers chef-d'oeuvre ont cĂ´toyĂ© plus de la moitiĂ© des symphonies de son Ă©lève Ludwig van Beethoven ; en fait jusqu'Ă  la Pastorale.

    C'est cette durée de vie qui est à l'origine de ce sobriquet de " Bon papa Haydn " dont affuble parfois le compositeur. Pourtant, le supposé papy n'a jamais connu de vieillissement du côté de la plume. Au contraire, ses dernières compositions attestent d'une grande vivacité d'esprit, d'un goût manifeste pour l'espièglerie, et d'une superbe jamais démentie dans les grands Oratorios ou dans cette messe guerrière qu'est la Missa in tempore belli (Paukenmesse).

    Mais à en croire sa direction très " papy-pantoufles ", Charles Dutoit ne semblait pas partager ce point de vue. Il aurait voulu évoquer l'âge avancé du compositeur qu'il n'aurait pas refroidi autrement les ardeurs de l'orchestre, dont cependant le talent des musiciens n'est pas en cause ; pour preuve ici un solo de flûte tout en délicatesse, là un accompagnement tout de grâce au violoncelle.

    Même techniquement, Dutoit n'a pas brillé par sa clairvoyance. Trop préoccupé des violons au mépris d'autres pupitres (en particulier les basses), il a souvent favorisé un certain déséquilibre des masses sonores. Ailleurs, il a même frôlé un faux départ par manque de concentration.

    Au manque de verve et de goût pour souligner les nombreuses " surprises " de la der des der symphonie, a répondu le manque de densité et de foi de cette Missa in tempore belli décidément peu belliqueuse. De leur côté, les chanteurs n'ont guère contribué à éviter la défaite.

    Avec sa diction incroyablement mécanique, Eteri Lamoris a probablement confondu son rôle avec celui de la poupée automate des Contes d'Hoffmann, mais elle n'en avait même pas l'aisance dans l'aigu. Quant aux deux voix masculines, la partition ne les met pas suffisamment en valeur pour qu'elles aient eu le loisir d'apporter un renfort significatif.

    Seule la mezzo-soprano Marie-Nicole Lemieux semblait suffisament armée en latin pour comprendre ce qu'elle chantait. Mais au final, on a surtout gardé l'impression d'une messe battue à froid. Donc plutôt que de courir réentendre ce concert aux Folles Journées, on sera mieux inspiré d'attendre que le grand chef suisse revienne à un répertoire qui lui soit moins hermétique.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 17/01/2002
    Philippe KALMAN

    Concert de l'Orchestre National de France et des choeurs de Radio France dirigé par Charles Dutoit.
    Joseph Haydn : Symphonie n° 104 en ré majeur dite "Londres", Missa in tempore belli (Paukenmesse) en ut majeur

     


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