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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Récital du claveciniste Andreas Staier au Théâtre des Abbesses de Paris.

Byrd contrôlé positif
© Warner Classics

© Warner Classics

Consacrer un récital entier au virginaliste William Byrd ne manque pas de courage, car ce répertoire pâtit (à tort) d'une réputation d'austérité. C'est pourtant le pari que relevait récemment le claveciniste Andreas Staier au théâtre des Abbesses. Un récital qui préludait à la sortie d'un disque dédié au même compositeur.
 

Théâtre des Abbesses, Paris
Le 19/01/2002
Philippe KALMAN
 



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  • Non, Andreas Staier n'est pas ce " prodigieux claveciniste, sans rival aujourd'hui dans Scarlatti, Bach et ses fils " comme on pouvait le lire dans le programme du concert
    Ces louanges totalement démesurées sont effet aussi agaçantes que méprisantes envers les autres clavecinistes. Par ailleurs, il n'est pas indispensable de " vendre " un artiste à un public qui a déjà payé son billet s'il lit le programme.

    Staier est un virtuose, aucun doute à ce sujet à l'issue de ce récital, mais l'agilité des doigts est parfois perverse. À l'écoute, son jeu est d'une propreté et d'une délicatesse remarquables. En outre, il sait placer à bon escient des respirations entre deux déluges de traits véloces.

    Il a aussi à coeur de partager son art avec le public. Ainsi a-t-il à deux reprises délaissé son instrument pour fournir quelques informations, en français, sur William Byrd, mais aussi le choix d'un clavecin italien (modèle souvent importé dans l'Angleterre du XVIe siècle), et même la différence entre les répertoires Baroque et Renaissance.

    Plus inattendu, il émaille volontiers une séance que l'on pouvait craindre professorale, de quelques traits d'humours. Ainsi, au milieu d'un morceau, il installe une suspension prolongée, et au lieu de conclure avec la cadence finale attendue, il repart de plus belle. Ou bien, lors des bis, il prend de nouveau la parole pour expliquer la complexité de la polyphonie chez Byrd.

    Comme Glenn Gould il y a déjà quelques décennies, Staier n'a pas reculé devant une comparaison avec Bach. Et afin de passer de la théorie à la pratique, il a proposé quelques canons de Bach pour un ultime bis. Surprise toutefois, il a choisi de ces canons énigmatiques du Cantor qui ne le rapproche pas spécialement de Byrd. Sans doute une dernière espièglerie.

    Mais entre taquineries et épisodes didactiques, il y a eu des torrents de notes. Staier peut jouer très vite et ne s'en prive pas. Malgré sa célérité, il maintient avec constance une articulation impeccablement détachée. Quelles que soient les pirouettes, cascades, dévalements ou ascensions périlleuses, ses doigts obéissent comme autant de soldats disciplinés et rompus à tous les terrains difficiles.

    Il manque pourtant une qualité essentielle à l'artiste : il semble tout ignorer de l'origine vocale ou chorégraphique de cette musique, et s'il n'oublie pas de respirer, c'est à la manière d'un plongeur qui tente de battre des records d'apnée, à intervalles très distants.

    Faute de phrases plausibles vocalement, son jeu se place trop souvent sur le terrain de la compétition sportive. En soi, cela peut être fascinant, mais à l'issue d'une telle interprétation – cela vaut aussi pour le disque -, il n'est pas certain que Byrd puisse résister à un contrôle anti-dopage.




    Théâtre des Abbesses, Paris
    Le 19/01/2002
    Philippe KALMAN

    Récital du claveciniste Andreas Staier au Théâtre des Abbesses de Paris.
    William Byrd :
    A fancie (BK25)
    Sellingers Rownde (BK84)
    Hughe Ashtons Grownde (BK20)
    Pavane Ph. Tr. (egian) & Galiarda (BK60)
    Have with yow to Walsingame (BK8)
    Callino Casturame (BK35)
    Praeludium to ye Fancie (BK12)
    Fantaisie (BK13)
    My Ladye Nevels Grownde (BK57)
    The Queens Alman (BK10)
    Alman (BK89) et La Volta (BK91)
    Qui Passe : for my Ladye Nevell (BK19)
    Will yow walke the woodes soe wylde (BK85)
    John come kiss me now (BK81)
    The Bells (BK38)

     


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