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CRITIQUES DE CONCERTS |
05 octobre 2024 |
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Reprise sans surprise de cette production de Platée qui consacra définitivement en avril 1999 la folle équipe Pelly-Minkowski et comparses, à qui l'on doit Orphée aux Enfers, La belle Hélène et tout récemment de croustillants Sept péchés capitaux (mais cette fois, sans Minkowski).
On connaît donc la recette de ce succès : humour décapant et irrévérencieux mais sans vulgarité et surtout sens du théâtre qui permet de trouver des solutions, généralement drôles, aux problèmes posés par ce type d'ouvrages. Dans Platée en particulier, l'imagination de Laura Scozzi, chorégraphe de la bande, permet d'échapper à la reconstitution " philologique " des danses et même de meubler les " symphonies ". L'ouvrage reste certes long mais la soirée elle paraît courte, si l'on est sensible à ce type d'humour et si l'on accepte cette dérision gentille et anachronique. Les années passent, et il est intéressant de constater comment d'Atys qui est pour beaucoup dans la renaissance de tout ce répertoire, on en est passé à des approches carrément décalées comme celle-ci ou superbement transposées comme Rodelinda par Jean-Marie Villégier en personne (preuve en a été donnée auprès du public parisien par le Théâtre du Châtelet).
Déjà complice de Marc Minkowski et des Musiciens du Louvre dans leur enregistrement fameux chez Erato, Gilles Ragon (qui alternait avec Paul Agnew, tout aussi à l'aise dans le rôle de la + domine cette nouvelle distribution qui rassemble des voix à leur limite extrême s'agissant d'une salle aussi grande que le Palais Garnier. Mais comme tout le monde joue bien et beaucoup, on oublie un peu cette faiblesse générale de moyens vocaux. Déjà présente lors de la création de cette production, Mireille Delunsch est étourdissante dans son air de la folie, composant un personnage à l'hystérie somme toute maîtrisée, et qui n'en est que plus drôle. Quand à Frank Leguérinel, il s'améliore en Momus au fil du spectacle. Pour les autres, même s'ils ne déméritent pas vraiment, on se dit qu'ils seraient tous mieux à leur place dans un lieu plus petit. Mais reconnaissons que l'on passe une soirée tonique, stimulante où la rainette garantit une météo de folie.
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Palais Garnier, Paris Le 04/03/2002 GĂ©rard MANNONI |
| Reprise de Platée de Rameau au Palais Garnier, Paris. | Jean-Philippe Rameau : Platée/I>
Gilles Ragon (Platée) – Mireille Delunsch (La Folie) – Yann Beuron (Thespis, Mercure) – Vincent le Texier (Jupiter) – Doris Lamprecht (Junon) – Laurent Naouri(Cithéron, un Satyre) – Valérie Gabail ( l'Amour, Clarine) – Frank Leguérinel (Momus)
Marc Minkowski direction musicale
Laurent Pelly mise en scène & costumes
Chantal Thomas décors
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