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CRITIQUES DE CONCERTS 25 avril 2024

Nouvelle prodution de Show-boat de JĂ©rome Kern et Oscar hammerstein II Ă  Strasbourg.



L'Opéra du Rhin
Ă  toute vapeur

© Alain Kaiser

© Alain Kaiser

Modèle quasi originel de la comédie musicale américaine, Show-boatde Jérôme Kern et Oscar hammerstein II pose les bases de la mythologie américaine après la conquête de l'ouest et traite la confrontation des blancs et des noirs sous l'angle du conservatisme propre au Sudistes. L'opéra du Rhin vient d'en proposer une nouvelle production.
 

Opéra du Rhin, Strasbourg
Le 22/03/2002
Michel PAROUTY
 



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  • Ă€ ceux qui persistent Ă  penser que la comĂ©die musicale amĂ©ricaine dĂ©pĂ©rit lorsqu'elle est transplantĂ©e dans le sol français, la production de Show-boat, ouvrage fondateur du genre, inflige un cinglant dĂ©menti.

    Il faut avoir un certain courage pour se lancer dans une entreprise qui coûte cher : figurants, choristes, danseurs, solistes, ils sont nombreux sur le plateau. Mais le jeu en vaut la chandelle. Car ce chef-d'oeuvre n'a pas pris une ride depuis sa création, en 1927.

    L'un de ses airs, l'immortel « Ol'man river » (Mississippi, en français) a fait le tour du monde : évoquant la misérable condition des noirs dans les plantations de coton, il résume à lui seul ce qu'est un vrai musical : un ouvrage de fiction, intégrant parfaitement chant et danse, mais qui ne perd jamais contact avec la réalité sociale et historique.

    Josef Ernst Köpplinger n'a pas eu d'autre choix que de jouer le jeu de la convention. Mais imagine-t-on Show-boat sans bateau à aubes et sans le fleuve, force élémentaire et symbole du pays ? Parfaitement réglée, sa mise en scène a du tonus et du rythme, amuse et émeut, ne recule pas devant le mélo, bref, elle est efficace, mais sans être pour autant racoleuse.

    Habitué des scènes du West End londonien, John Owen Edwards dirige avec une bonne santé communicative une distribution solide, qui eût gagné à être plus homogène. Car Brett Polegato, Gaylord, le joueur, campe son personnage sans grand relief, et Sharon Coste attend le deuxième acte pour donner enfin à Julie la présence que réclame cette touchante figure d'artiste déchue.

    Karla Bruns (Quennie), aussi pétulante que dans la production d'Opera North montée en 1991, n'a aucun mal à dominer Kevin Maynor (Joe), émouvant musicien- on attend son « Ol'man river », et il le chante avec une poignante sincérité - dont la voix manque un peu de corps et de puissance. Véritable feu-follet, Dennis Kozeluh, est Andy, le capitaine du bateau. Et Krisztina Szabo prête à sa fille, Magnolia, une voix du plus pur cristal.

    On ne s'ennuie guère à bord du Cotton Blossom. On y chante, on y danse, on y aime, aussi, et on y souffre. Comme dans la vie. La musique en plus.






    Lyrisme de terroir

    À côté du « grand répertoire » aussi international que passe-partout, il subsiste encore des formes d'art lyrique plus idiomatiques comme cet opéra russe traditionnel que Valéry Gergiev propose parfois à Kiev. D'une certaine manière, le « musical » en est le pendant américain et le chef John Owen Edwards en est l'un des plus dignes représentants contemporain. Il assure la direction de ce Show-boat rhénan et sa présence est en soi un gage de probité artistique.

    Coté mise en scène, Joseph Ernst Köpplinger restitue une vision réaliste du vieux sud qui fait des bateaux à vapeur du Mississipi de véritables scènes de théâtre. On y redécouvre un public qui a du mal à faire la différence entre fiction et réalité qui n'hésite pas à tirer sur les acteurs, les alcooliques invétérés rescapés de la guerre de Sécession, sans oublier une « mama » noire comme directement échappée de la pellicule d'Autant en emporte le vent...

    Faisant largement appel aux chanteurs américains et canadiens connus pour leur affinité avec cet univers, la distribution vocale colle parfaitement à l'esprit de la partition. Reste que celle-ci est avare de grands élans vocaux et au-delà de l'inusable « Ol'Man River » et d'un duo amoureux hérité de Puccini, l'habitué des scènes lyriques risque de rester un peu sur sa faim.

    De fait, l'intérêt de ce Show-boat est ailleurs : il réside dans la succession de scènes hautes en couleurs, dans les mouvements des nombreux figurants, dans ces filles en porte-jarretelles auxquelles les musiciens de l'orchestre de Mulhouse n'étaient manifestement pas insensibles
    Bref dans un théâtre musical et presque music-hall joué à toute vapeur.

    Pierre Breiner






    Opéra du Rhin, Strasbourg
    Le 22/03/2002
    Michel PAROUTY

    Nouvelle prodution de Show-boat de JĂ©rome Kern et Oscar hammerstein II Ă  Strasbourg.
    Mise en scène : Josef Ernest Köpplinger
    Choeurs de l'Opéra national du Rhin
    Orchestre symphonique de Mulhouse
    Direction musicale : John Owen Edwards

    Avec Karla Burns (Quennie), Dennis Kozeluh (Andy), Sharon Coste (Julie), Brett Polegato (Gaylord Ravenal), Kirisztina Szabo (Magnolia), Kevin Maynor (Joe).

    Prochaines dates :
    Colmar, Théâtre municipal
    7 avril Ă  15 heures, 9 avril Ă  20 heures

    Mulhouse, La Filature
    13 avril Ă  20 heures, 14 avril Ă  15 heures

     


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