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CRITIQUES DE CONCERTS 25 avril 2024

Reprise de Macbeth à l'Opéra Bastille.

Macbeth sans tâche
© Eric Mahoudeau

© Eric Mahoudeau

Reprise à l'Opéra de Paris de la production de Phyllida Lloyd (1999), au sujet de laquelle rien d'indigne n'est à signaler. Et rien de bien remarquable non plus : faute de déclencher des réflexions esthétiques bouleversantes, un bon « timing » et de bons acteurs musicaux ont assuré une soirée sans histoire.

 

Opéra Bastille, Paris
Le 22/03/2002
Yutha TEP
 



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  • L'immense plateau de l'Opéra Bastille ne constitue pas ici une gêne insurmontable, les décors sombres et assez monumentaux d'Anthony Ward donnant un cadre glacial bienvenu à ce qui est, somme toute, une lutte sanglante pour le pouvoir. Quant aux costumes signés du même homme, ils nous épargnent heureusement la panoplie kilt-peaux de bêtes. L'imagerie utilisée par la dramaturge britannique est relativement classique, recourant à des « fils rouge » pour donner une unité visuelle et dramatique à l'opéra : telles ces sorcières portant un turban rouge, telle cette cage aux reflets chromés ou dorés selon l'éclairage, dans laquelle Macbeth se voit couronner et finalement meurt, tels aussi ces lits à l'aspect éminemment fragile, comme perdus sur la grande scène, et suggérant discrètement les souffrances morales qui affligent le couple maudit dans sa fuite en avant. Ce Macbeth verdien est de ces soirées solides, auxquelles l'Opéra de Paris nous a maintenant habitués, qui réunissent une mise en scène solide, un orchestre solide et une distribution solide.
    Pour être juste, précisons que l'orchestre de l'Opéra s'est présenté dans une forme superlative, avec une mise en place exemplaire. Ajoutons aussi que James Conlon a semblé, lui aussi, très à son aise, soignant le détail, les couleurs et une palette dynamique qu'il avait tendance à évacuer un peu vite dans Don Carlo. Mais c'est, clairement, la distribution qui assure le spectacle, en particulier le couple Macbeth.
    Leo Nucci est l'immense artiste que l'on connaît, et son Macbeth, qui semble au départ (volontairement ?) effacé et hésitant, prend peu à peu une épaisseur admirable, pour finalement mourir avec une dignité et une rage stupéfiantes. Il faut dire qu'il a fort à faire avec son ambitieuse épouse, une Deborah Voigt moins fracassante que Maria Guleghina, mais vocalement bien plus disciplinée, avec une maîtrise étonnante dans les traits virtuoses pour une voix de cette ampleur. On est certes loin de la voix laide à laquelle aspirait Verdi pour son héroïne, mais le moyen de faire la fine bouche devant tant de miel ? La comédienne est en outre loin d'être ridicule, et fait très vite oublier une présence physique imposante. L'entourage mérite les mêmes louanges : Banco et Macduff n'ont chacun qu'un air à chanter, mais il s'agit de « tubes », qu'il vaut mieux ne pas rater pour le bon déroulement de la soirée. Le métier de Carlo Colombara fait passer un timbre anodin, et si, emporté par l'arrogance de moyens naturels importants, Marco Berti confond expressivité et accents larmoyants, il n'en délivre pas moins un moment électrisant. Ceux qui « veulent du sang », attendront une production plus audacieuse, les autres auront du moins entendu du beau chant. Ce n'est déjà pas si mal.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 22/03/2002
    Yutha TEP

    Reprise de Macbeth à l'Opéra Bastille.
    Giuseppe Verdi : Macbeth
    Opéra en quatre actes, sur un livret de Francesco Maria Piave, d'après William Shakespeare.

    Choeur & Orchestre de l'Opéra de Paris
    James Conlon direction musicale
    Phyllida Lloyd mise en scène
    Anthony Ward décors & costumes
    Hugh Vanstone lumières

    Avec Leo Nucci (Macbeth), Deborah Voigt (Lady Macbeth), Carlo Colombara (Banco), Marco Berti (Macduff), Vsevolod Grivnov (Malcolm).

     


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