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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Nouvelle production de Juliette ou la clé des songes, un opéra de Bohuslav Martinu.

Des songes enfin tangibles
© Eric Mahoudeau

© Eric Mahoudeau

Non, l'opéra ne ressasse pas éternellement les mêmes inusables monuments de Verdi, Bizet et quelques autres. Avec  Juliette ou la clé de songes  de Brohuslav Martinu, on tient une oeuvre rare et foncièrement originale à tous points de vue ; l'une des bonnes surprises de ce début de saison à l'Opéra de Paris.
 

Palais Garnier, Paris
Le 25/11/2002
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Passons sur les particularitĂ©s de cette version qui n'est pas vraiment intĂ©grale (acte I et III tronquĂ©s) et qui est retraduite du texte tchèque en français (Ă  partir de la pièce française de Georges Neveux). De toute façon, on est en plein surrĂ©alisme, alors faut-il rĂ©ellement s'acharner sur ces prĂ©cisions ? L'intĂ©rĂŞt de cette entrĂ©e au rĂ©pertoire de l'OpĂ©ra de Paris d'une partition comme celle-ci est ailleurs.

    Il y a d'abord l'argument, un voyage poĂ©tique et farfelu comme en rencontre très peu dans l'opĂ©ra traditionnel. Du dĂ©lire ? Peut-ĂŞtre, ou plutĂ´t une autre approche moins triviale, plus contournĂ©e de la rĂ©alitĂ©. Image idĂ©alisĂ©e de la femme, Juliette Ă©chappe Ă  toutes les dĂ©finitions, comme elle Ă©chappe au malheureux Michel Ă  l'instant oĂą il croit enfin la saisir.

    Il ne l'en oublie pas pour autant et, comme nous tous, s'accroche désespérément à son rêve, aussi absurde et perturbant qu'il soit. Un premier acte bref et pas toujours très bien écrit, à la musique inégale, à la structure dramatique chaotique. Un deuxième acte plus structuré, infiniment plus attachant, et un troisième acte déjanté et dramatique à la fois, car le rêve ne mène plus qu'à des pistes sans issues.

     Juliette  n'est peut-ĂŞtre pas un chef-d'oeuvre absolu, sans doute infĂ©rieur aux opĂ©ras de Janacek par exemple, mais il y a une riche et foisonnante partition orchestrale et, une fois encore, beaucoup d'originalitĂ©.

    En fait, si l'on passe une belle soirĂ©e, c'est surtout en raison de la production et de la distribution. Richard Jones qui a dĂ©jĂ  signĂ© au Palais Garnier la soirĂ©e  Der Zwerg – L'enfant et les sortilèges , a rĂ©alisĂ© un travail d'acteurs qui confère une cohĂ©rence théâtrale Ă  l'ensemble de l'anecdote.

    Amusantes et esthétiques variantes sur le thème de l'accordéon, les décors sont très astucieusement agencés et mis en valeur par les éclairages inventifs de Matthew Richardson. Bref une scène rêvée.

    Il en va presque de même pour la distribution. Dans le rôle titre, Alexia Cousin se révèle d'une aisance indéniable. Elle est pratiquement à la hauteur de sa jeune réputation et de sa grande voix (qui excède parfois son contrôle). Son partenaire William Burden est lui totalement crédible dans le rôle difficile de Michel.

    Tous les autres sont sans reproche, mais on peut quand même se demander si Michèle Lagrange n'est pas sous-employée dans un rôle parlé comme celui de la chiromancienne.

    Enfin, pour ses dĂ©buts Ă  l'OpĂ©ra de Paris, Marc Albrecht se taille un succès apprĂ©ciable et mĂ©ritĂ©. PrĂ©cise et habile, sa direction ferait presque oublier les faiblesses de la partition. Alors, mĂŞme si  Juliette  n'est pas une oeuvre de « grand rĂ©pertoire Â», il faut saluer l'initiative de l'OpĂ©ra de Paris qui a su redonner aux songes de Martinu un peu de rĂ©alitĂ© scĂ©nique.




    Palais Garnier, Paris
    Le 25/11/2002
    GĂ©rard MANNONI

    Nouvelle production de Juliette ou la clé des songes, un opéra de Bohuslav Martinu.
    Orchestre de l'Opéra de Paris
    Direction : Marc Albrecht
    Mise en scène : Richard Jones
    DĂ©cors et costumes : Antony McDonald

    Avec Alexia Cousin (Juliette)- William Burden (Michel)- Ivan Matiakh (le commissaire, Le facteur, L'employé)- Laurent Naouri (L'homme au casque, Le marchand de souvenirs, Le Bagnard)- Alain Vernhes (L'homme à la fenêtre, Le petit vieux, Le mendiant)- Karin Deshayes (le petit arabe, Premier monsieur, Le chasseur)- Christian Tréguier (Le vieil arabe, le veux matelot)- Michèle Lagrange (La marchande d'oiseaux, La chiromancienne)- Martine Mahé (La marchande de poissons, La petite vieille, La vieille dame)- Gaële Le Roi (Deuxième monsieur)- Marie-Thérèse Keller (Troisième monsieur)- Yves Bisson (le père La jeunesse)- Marcos Pujol (Le jeune matelot).

     


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