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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Récital de Daniel Barenboim dans la série Piano quatre étoiles.

Le piano réconciliateur de Daniel Barenboim
© D.R.

Avec la pluie de récompenses honorifiques qui ont salué l'humaniste militant pour la paix, on en oublierait presque que Daniel Barenboim est un aussi musicien et encore plus qu'il est un talentueux pianiste. Ces récitals en soliste étant devenus rares, sa seconde apparition de l'année au Châtelet n'en était que plus attendue.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 27/11/2002
Gérard MANNONI
 



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  • Et si Barenboim était plus génial comme pianiste que comme chef d'orchestre ? En tout cas, ce qui sûr, c'est que l'ancien directeur de l'Orchestre de Paris reste un des seuls chefs encore virtuose de son instrument et qu'il n'a pas perdu son sens si personnel de la relecture des monuments du piano.

    La simplicité apparente de la Sonate en ut majeur KV 330 de Mozart lui permet d'emblée de créer un climat prenant. Traité avec un toucher d'une grâce intacte et un tempo qui sonne juste, L'andante cantabile est déjà un moment d'une grande densité là où l'on entend souvent que miel et vacuité.

    Petit rêve dramatique et pudique, sa vision de la sonate est baignée de très subtiles demi-teintes, avec juste ce qu'il faut de nostalgie pour frôler le romantisme, juste ce qu'il faut de rigueur pour ne pas y sombrer.

    Vient ensuite l'Appassionata de Beethoven. Tourments, angoisses, tumultes trouvent sous les doigts de Barenboim une traduction qui ne s'égare jamais en violences inutiles, mais semble creuser au plus intime des bouillonnements et des contradictions.

    Et ici encore, il y a des accents et des choix de dynamique notamment dans le troisième mouvement qui révèlent des aspects inattendus du discours beethovenien. C'est puissant, évident, mais dans la plus absolue simplicité, sans aucun excès de moyens sonores ni techniques.

    La deuxième partie du récital est ensuite vouée à Liszt avec les Sonnets de Pétrarque 47, 104 et 123. Changement d'univers total, bien sûr, avec une très exacte mise en valeur de tout ce qui touche ici à l'esprit d'improvisation et au déroulement d'une réflexion qui semble naître par inspiration spontanée, comme si les doigts couraient inconsciemment sur le clavier.

    Retour, en revanche et pour finir, à des structures plus établies, plus définies, avec Après une lecture de Dante. Une interprétation peuplée d'orages lourds de menace mais traversés de moments de sereines méditations.

    Malgré la diversité des musiques choisies, Barenboim maintient un discours constamment tourné vers l'essentiel, sans fioritures ; une exigence absolument à l'opposé du piano style « grand concours international Â» si en vogue aujourd'hui, de quoi vous réconcilier avec la terre entière.




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 27/11/2002
    Gérard MANNONI

    Récital de Daniel Barenboim dans la série Piano quatre étoiles.
    Mozart : Sonate en ut majeur KV 330
    Beethoven : sonate Appassionata
    Liszt :Sonnets de Pétrarque 47, 104 et 123, Après une lecture de Dante

     


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