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CRITIQUES DE CONCERTS 27 juillet 2024

Seconde partie des journées François-Joseph Gossec à Versailles.

Gossec renouvelle son régime

Les délicieux plaisirs généreusement dispensés par le premier week-end versaillais consacré à François-Joseph Gossec n'étaient qu'un avant-goût de ceux qui allaient suivre, ô combien savoureux. Pour les servir, il y avait les valeureuses troupes du Concerto Köln, du Quatuor Ad Fontes, et de la Grande Ecurie et la Chambre du Roy.
 

Chapelle Royale, Versailles
Le 01/12/2002
Michel PAROUTY
 



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  • À l'Académie Royale de Musique, Gossec fit donner, entre autres, deux de ses ouvrages les plus ambitieux, Sabinus, en 1774 (un an après sa création à Versailles), et Thésée (1782), ainsi que le ballet Mirza et Lindor (1779). C'est avec une suite de ballet extraite de Sabinus que Concerto Köln ouvre avec brio un concert offrant également la Symphonie concertante du ballet de Mirza, la Symphonie La Chasse, la Symphonie à 17 parties.

    Mot d'ordre : diversité, variété, concision du discours, et surprises permanentes. La fantaisie à l'état pur.

    Autant de qualités qui constituaient déjà, en quelque sorte, la signature d'un Gossec destinant à ses protecteurs, La Pouplinère, Condé, Conti, quelques pages de musique de chambre, duos pour deux violons de l'Opus VII, trio pour violons et violoncelle de l'Opus IX ou pour violons et basse continue de l'Opus I, que les membres du Capriccio Stravagante de Skip Sempé enlèvent avec une juvénile ardeur.

    Les faire précéder d'une sonate en trio de Johann Stamitz, c'était mettre en lumière une filiation éloquente. Stamitz arrive à Paris en 1754 ; après les modèles italiens, dont l'éblouissante virtuosité ne le laisse pas indifférent, Gossec subit l'influence allemande, et la texture instrumentale de ses compositions en porte la marque, dans un discours concertant nettement plus serré.

    Des quatuors de l'Opus XV, dédiés à Haudry de Soucy- un autre Fermier Général-, le Quatuor Ad Fontes avait récemment donné, pour les disques Alpha, une vision lumineuse. Outre ses symphonies, c'est sans doute dans ces pages que les talents novateurs de Gossec se manifestent le plus fortement. Deux mouvements brefs pour chacun d'eux suffisent pour que s'épanouisse un foisonnement d'idées mélodiques et rythmiques, avec une ampleur quasi symphonique et une volonté expressive ouvrant grand la porte aux contrastes les plus théâtraux. Encore plus engagés qu'en studio, les Ad Fontes sont tout simplement superbes d'autorité et de poésie.

    C'est la Chapelle Royale qui connaît les moments les plus spectaculaires de ces journées. Le Grand Motet Dixit Dominus et la Missa pro Defunctis trouvent en Jean-Claude Malgoire un champion à l'enthousiasme communicatif, galvanisant sans peine ses forces, la Grande Ecurie et la Chambre du Roy, l'excellent Choeur de chambre de Namur, et quelques solistes de haut vol (Salomé Haller, Ingrid Perruche, Alain Buet
    ).

    Les deux oeuvres sont grandioses, hautes en couleurs, larges de souffle, intrigantes, tant le chemin qu'elles parcourent se situe aux frontières de l'église et de l'opéra. Ce n'est pas sur l'intimisme et la sensibilité à fleur de lèvres qu'elles jouent, mais sur la théâtralisation des sentiments. Elles réussissent à éblouir et à toucher.

    Chez La Pouplinière, Gossec connu Jean-Philippe Rameau, qui lui accorda son estime. Si l'on pense que les symphonies de l'Opus XII furent écrites cinq ans seulement après Les Boréades, on est forcé de se rendre à l'évidence : l'aube d'un nouveau monde sonore et musical se lève, en plein Ancien Régime.




    Chapelle Royale, Versailles
    Le 01/12/2002
    Michel PAROUTY

    Seconde partie des journées François-Joseph Gossec à Versailles.
    ÂŒuvres de Gossec et Stamitz
    Concerto Köln
    Quatuor Ad Fontes
    la Grande Ecurie et la Chambre du Roy,
    Choeur de chambre de Namur

     


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