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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Récital du quatuor Takács.

Le copain de Bartok

© Keith Saunders

Le 4 décembre dernier, le public du Théâtre de la Ville s'est montré fidèle à son rendez-vous annuel avec le quatuor Takács. Programme très austro-hongrois et peu excentrique : Mozart, Schubert, Bartok. Un répertoire qui a fait le renom des " premiers " Takács, et que la formation actuelle creuse avec la même exigence.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 04/12/2002
Christelle CAZAUX
 



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  • La sonorité des Takács est un peu lunaire : mate, presque dure parce que quasiment dépourvue d'harmoniques, d'une âpreté, d'une verdeur parfois difficile à soutenir. Inutile de la comparer à celle de la formation d'origine, 100 % hongroise : un quatuor renouvelé pour moitié, c'est un autre quatuor, voilà tout.

    Dans le cas des Takács, la greffe anglaise a pris. La complicité entre les quatre musiciens est étonnante, même si le duo entre le premier violon et le violoncelle semble mener le jeu et que l'alto fait souvent pâle figure


    De toute évidence, les Takács ne laissent pas leurs partitions en paix. Loin d'eux la routine et la facilité. Le discours musical est intériorisé à l'extrême, il y a dans leur interprétation une sorte de quête du sublime, de l'absolu musical.

    Un choix qui, parfois, se fait au détriment de la spontanéité, de la fraîcheur, du plaisir immédiat. Dans le 2e quatuor de la série dédiée au roi de Prusse, l'interprétation est d'une élégance et d'une tenue irréprochable, mais ce Mozart étrangement désincarné peut laisser, finalement, indifférent.

    Un traitement de ce genre convient beaucoup mieux à la musique de Bartok, dont le 3e quatuor était le grand moment de ce concert. Les quatre musiciens semblaient parfaitement à l'aise avec cette musique stylisant les rythmes et les thèmes populaires, jouant en permanence sur le mode de la distanciation, de l'humour, de la fantaisie, mettant en valeur les couleurs, l'extraordinaire invention mélodique et harmonique du compositeur hongrois.

    Après ce Mozart et ce Bartok, on n'est guère étonné de voir la formation opter pour une lecture radicale, dépourvue de tout sentimentalisme, du quatuor n° 15 de Schubert. La tension, il faudrait presque dire la violence de l'interprétation, tient plus de l'expressionnisme que de l'esthétique romantique. Mais pourquoi pas ?

    N'était-ce quelques petites imperfections techniques, le traitement du motif principal dans le Scherzo, cela fonctionne. L'Andante est déchirant. Ce Schubert visionnaire aurait pu naître avant-hier, en même temps que son copain Bartok.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 04/12/2002
    Christelle CAZAUX

    Récital du quatuor Takács.
    W.A. Mozart : quatuor n° 22 en si b majeur, K589 (" Quatuor Prussien " n° 2)
    B. Bartok : quatuor n° 3, Sz 85
    F. Schubert : quatuor n° 15 en sol majeur, op. 161, D 887

    Quatuor Takács
    Edward Dusinberre, 1er violon
    Károly Schranz, 2nd violon
    Roger Tapping, alto
    András Fejér, violoncelle

     


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