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CRITIQUES DE CONCERTS 16 octobre 2024

Deux concerts du Festival d'Art Sacre de la ville de Paris.

Affaires de choeurs
© Naïve

© Naïve

Le festival d'Art Sacré de la ville de Paris a choisi cette année de célébrer la voix dans tous ses états, entre traditions millénaires et création, en favorisant les confrontations. Celles-ci furent parfois audacieuses, parfois complices. Retour sur deux des rencontres les plus significatives du festival.
 

Le 05/12/2002
Françoise MALETTRA
 



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  • Risqué était le pari de réunir sous les voûtes sublimes de Saint-Etienne-du-Mont les ensembles Tavagna et A Sei Voci. Curieux choc des cultures populaires et savantes, où les polyphonies corses alternaient avec des madrigaux de Monteverdi, mais où les voix âpres et denses de Tavagna restaient singulièrement étrangères aux timbres raffinés d'A Sei Voci.

    Malgré l'indiscutable science vocale développée par les chanteurs, on passait d'un univers à un autre, lesquels n'avaient en commun que d'être issus, au sens large, du bassin méditerranéen. Par des voies originales, Marcel Pérès a déjà démontré la connexion possible entre ces univers ; cependant, chez l'ensemble Organum, cela implique une redéfinition de la technique vocale et surtout un réel mélange des voix.

    Or ici, pour l'essentiel du programme, il s'agissait d'une pure et simple juxtaposition. Les deux ensembles se rejoignaient quand même en fin de programme dans des extraits d'une Passion segun san Matteo d'un anonyme du XVIe siècle, donnant l'exemple d'une fusion improbable faute justement d'avoir repensé couleurs et projection des voix.

    Dommage, car chacun d'eux avait réservé des moments d'intenses exultations et déplorations : les Tavagna, avec une austère et impressionnante Messe des défunts, A Sei Voci avec le légendaire Lamento d'Arianna ;toutefois, dans cette dernière pièce, un peu plus d'abandon et d'oubli de la métrique n'eût sans doute pas nuit à la grâce.

    Parfum de retrouvailles

    Au contraire des précédents, le concert du choeur Accentus et du Concerto Köln avait un net parfum de retrouvailles. Les deux ensembles se connaissent en effet depuis longtemps et ont souvent travaillé de conserve, et ce, même s'ils campent généralement sur des siècles différents : les XIXe et XXe siècle pour les Français, les XVIIe et XVIIIe siècle pour les Germaniques.

    Réunis à Saint-Roch pour célébrer Noël sous le signe du baroque italien, les instruments d'époque des Köln et les voix d'Accentus ont trouvé leur point de fusion idéal dans le Credo de Lotti d'abord, dans celui de Vivaldi ensuite.

    Deux oeuvres strictement contemporaines inscrites dans la grande tradition vénitienne du siècle d'or et des Maestri di Capella qui l'incarnèrent. Une musique, certes d'essence religieuse, mais où le récit de l'histoire du christ, emprunte souvent au théâtre les accents de la désespérance dans le Crucifixus, ou de la jubilation dans le Et Resurrexit.

    Les pièces instrumentales choisies par le Concerto Köln apportaient en contrepoint la gravité d'un Concerto da chiesa Dall'Abaco, l'allégresse d'une Sinfonia de Caldara, et la préciosité d'une Pastorale de Manfredini. Une soirée qui méritait la bénédiction de Saint-Roch, le bien inspiré patron des artistes.




    Le 05/12/2002
    Françoise MALETTRA

    Deux concerts du Festival d'Art Sacre de la ville de Paris.


    Vendredi 29 novembre 2002
    Eglise Saint-Etienne-du-Mont

    Polyphonies profanes et sacrées du bassin méditerranéen
    Ensemble " A Sei Voci " (Dir : Bernard Fabre-Garrus)
    Ensemble " Tavagna " (Dir : Francis Mercantei)

    Chants corses (La Pagjella di Taglio, Padre, La Violetta, Brunetta, Eramu in campu, A puce – Messe des défunts)
    Monteverdi (Madrigaux guerriers et amoureux, Lamento d'Arianna)



    Jeudi 5 décembre 2002
    Eglise Saint-Roch

    Choeur de chambre Accentus (direction Laurence Equilbey)
    Concerto Köln (sans chef)
    Avaristo Felice Dall'Abaco (l675-l742) : Concerto da chiesa n° 1 en ré mineur
    Antonio Lotti (1666-1740) : Credo
    Francesco Maria Manfredini (1688-1748) : Sinfonia pastorale per il santissimo Natale
    Antonio Caldara (1670-1738) : Sinfonia n° 9 " Gesù presentato nel Tempio "
    Antonio Vivaldi (1670-1736) : Credo en mi mineur, RV 591

     


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