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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Thierry Fischer.


Le train-train au galop
© Clive Barda

© Clive Barda

On l'a assez répété : le Philharmonique de Radio France est l'un des meilleurs orchestres de France, l'un des rares qui soit d'envergure internationale. Mais l'errance étant humaine, il peut connaître des ratés : pour preuve, ce concert pourtant au départ prometteur, pour lequel il s'était adjoint la collaboration du pianiste Irlandais Barry Douglas.

 

Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris
Le 10/01/2003
Yutha TEP
 



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  • Ă€ force de s'extasier sur les qualitĂ©s du Philharmonique de Radio France, on avait fini par se rendre Ă  ses concerts sans inquiĂ©tude. Le rĂ©veil a ici Ă©tĂ© rude. Est-ce la faute du chef, Thierry Fischer ? La cause en est-elle le peu de familiaritĂ© avec le rĂ©pertoire abordĂ© ? Toujours est-il que rarement ces derniers temps, on aura entendu l'orchestre faire preuve d'autant d'inattention.

    Il faut bien avouer que ce ne furent pas les intentions de Thierry Fischer qui accaparèrent l'attention du public. La Symphonie n° 44 Funèbre de Haydn appartient à la période Sturm und Drang du compositeur, et s'il est vrai qu'elle ne prodigue pas forcément les mêmes plaisirs musicaux que les grandes oeuvres tardives, les baroqueux, Koopman et Goodman en tête, ont prouvé qu'on pouvait lui conférer une vie frémissante ; sans parler évidemment de Dorati.

    Ici, on en est loin : avec des tempi globalement rapides, Thierry Fischer n'a jamais réussi à diversifier articulation et phrasé, défaut rédhibitoire s'agissant du final monothématique (avec en outre une attaque initiale totalement chaotique).

    Jamais les pupitres de violon n'ont trouvé la cohésion nécessaire, ni les vents la justesse parfaite – un Adagio particulièrement douloureux aussi bien que somnolent – qui les a si souvent caractérisés. Mêmes problèmes de mise en place et d'imagination dans la parure orchestrale du Concerto n° 2 de Beethoven.

    Il a fallu attendre Stravinsky et sa Symphonie en trois mouvements (1946) pour que le " Philhar " retrouve un semblant d'aisance, sans jamais toutefois se libérer complètement. Premier mouvement mécanique, Andante un peu raide, Con moto qu'on aurait rêvé plus virulent, Thierry Fischer n'a pu compter que sur le rebond inhérent à la partition.

    Et Barry Douglas dans tout cela ? Visiblement crispé au début – on le comprend, tant la longue introduction orchestrale du premier mouvement a été pénible –, le pianiste irlandais a progressivement imposé une plus grande rigueur instrumentale, déployant la technique qu'on lui connaît, " perlant " souvent remarquablement ses notes, étalant les plans sonores avec art.

    Mais il ne s'est jamais départi de son professionnalisme au profit d'un engagement plus poussé : peut-on lui reprocher de s'être laissé entraîner dans ce qui était, visiblement, un concert de routine expédié au galop ?





    Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris
    Le 10/01/2003
    Yutha TEP

    Concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Thierry Fischer.
    Barry Douglas : piano

    Joseph Haydn
    Symphonie n° 44 Funèbre
    Ludwig van Beethoven
    Concerto en si bémol majeur pour piano & orchestre n° 2 op. 19
    Igor Sravinsky
    Symphonie en trois mouvements (1946)

     


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