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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Récital du ténor Mark Padmore en compagnie du pianiste Andrew West.


Un ténor sur son perchoir

http://www.markpadmore.com © carole latimer

En France, on connaît le ténor anglais Mark Padmore surtout pour ses interprétations de Bach sous la direction de Philippe Herreweghe. Au Wigmore Hall de Londres, il a néanmoins présenté un programme de Lieder et de mélodies anglaises, emboîtant ainsi le chemin de ses prédécesseurs Christoph Prégardien ou Ian Bostridge.
 

Wigmore Hall, London
Le 14/01/2003
Christine LETEUX
 



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  • Mark Padmore reçoit la mention de ténor dans le programme du Wigmore Hall, mais cette voix très légère qui est la sienne l'apparente plus volontiers à un registre du baroque français, celui de haute-contre. Sur son site officiel, le chanteur, londonien d'origine se dit passionné par “l'exploration des textes”. De fait, le programme qu'il propose aux Londoniens est indéniablement extrêmement bien construit.

    Dans une première partie, il présente un choix de textes de Johann Wolfgang Goethe mis en musique par Schubert et Wolf. Après l'entracte, il aborde des mélodies de Britten sur de superbes poésies de W.H. Auden, qui fut d'ailleurs un traducteur émérite de Goethe.

    Mark Padmore appartient à cette longue lignée de chanteurs anglais qui ont fait leurs classes dans les choeurs anglicans de quelque "college" multicentennaire. Dans son cas, il s'agit du très prestigieux King's College de Cambridge. D'emblée on apprécie sa clairvoyance musicale et son excellente diction allemande qui tranche avec les approximations d'un Ian Bostridge.

    Il ne choisit pas la facilité en commençant par Wilkommen und Abschied qui part au galop et en poursuivant par deux autres Lieder de Schubert au rythme tout aussi effréné. Le chanteur a l'intelligence du texte, mais vocalement il a du mal à trouver ses appuis.

    Le Schäfers Klagelied le trouve plus à son aise. Quant aux chants du harpiste, on imagine volontiers une voix plus grave pour incarner ce vieillard errant du roman de Goethe. La partie schubertienne se termine par un Lied de Mayrhofer, Nachtstück, dont le texte rappelle le Harpiste.

    Avec les mélodies anglaises de Tippett et Britten qui termineront le récital, Padmore apparaît aussi sous un jour favorable. Chanter dans sa langue maternelle l'aide certainement.

    Mais de dernier épisode, les Lieder de Wolf vont exposer les limites vocales du chanteur, ainsi que celles de son pianiste. Der Rattenfänger met, d'emblée, en difficulté Mark Padmore qui se perd dans le texte et se retrouve en décalage avec un Andrew West, un peu dépassé par l'écriture complexe du musicien allemand ; or il faut écouter Christoph Prégardien qui le chante d'une manière impériale pour savoir ce que ce Lied recèle d'humour et de fantaisie.

    Tous les Lieder suivants sont extraits du West-östlicher Divan et demandent des ressources vocales, en particulier dans le grave qui échappe à cette voix de ténor trop haut perché. Si les efforts d'interprétations sont méritoires, la voix est bien trop étroite pour arriver à formuler toutes les intentions que l'on devine.

    Pour ce qui est de l'aigu, on a la désagréable impression d'écouter un “choirboy” qui se voudrait “crooner”. Malgré cela, on ne saurait dénier à Mark Padmore l'étoffe d'un véritable musicien. Sans doute, du temps et du travail sauront l'aider à accroître son registre et le faire un peu descendre de son perchoir vocal.




    Wigmore Hall, London
    Le 14/01/2003
    Christine LETEUX

    Récital du ténor Mark Padmore en compagnie du pianiste Andrew West.
    Franz Schubert
    Wilkommen und Abschied, Rastlose Liebe, Der Schiffer, Schäfers Klagelied, Gesänge des Harfners I, II & III, Nachtstück

    Hugo Wolf
    Der Rattenfänger, Erschaffen und Beleben, Ob der Koran von Ewigkeit sei ? Trunken müssen wir alle sein, Solang man nüchtern ist, Sie haben wegen der Trunkenheit, Was in der Schenke waren heute

    Michael Tippett
    The Heart's Assurance : Oh journeyman, the heart's assurance, Compassion, The dancer, Remember your lovers).

    Benjamin Britten
    Mélodies sur des textes de W.H. Auden To lie flat on the back, Night covers up the rigid land, Fish in the unruffled lakes, Inkslinger's song, Inkslinger's regret

     


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