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CRITIQUES DE CONCERTS |
12 octobre 2024 |
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Concert de l'Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de Matthias Bamert avec le pianiste Jean-Yves Thibaudet.
Surprise d'un chef
© Hanya Chlala
Le 18 février dernier, l'Ensemble Orchestral de Paris avait mis toutes les chances de son côté avec un programme fait de musiques lumineuses et résolument joyeuses. Ce fut l'occasion de retrouver un Jean-Yves Thibaudet en grande verve pianistique et de découvrir une nouvelle pointure de la baguette avec le chef Matthias Bamert.
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Qui se souvient aujourd'hui qu'Ignace Joseph Pleyel ne fut pas seulement le fondateur de la célèbre manufacture de pianos-forte à Paris, mais un compositeur reconnu de son vivant comme un remarquable symphoniste, rival et néanmoins ami de Haydn ?
Le chef suisse Matthias Bamert, actuel directeur du Festival de Lucerne et des London Mozart Players, a cette curiosité des musiciens abandonnés par l'histoire dans l'ombre portée des grands, et on lui donne raison.
À écouter la Symphonie en ré mineur de Pleyel, on jurerait qu'il s'agit d'un Haydn dans ses meilleurs jours. Fraîche et dansante, construite à la manière de son illustre modèle, elle devait déjà à l'époque ravir les habitués des " Concerts publics des amateurs ".
Humour et virtuosité affolante, le Burlesque de Richard Strauss est une farce (una Burla) où le jeune musicien laisse pointer une sérieuse envie d'opéra sur fond de valses étourdissantes.
Un véritable défi technique, dans lequel Jean-Yves Thibaudet semble plonger avec volupté, tenant tête à un orchestre qui le harcèle et à un redoutable dialogue avec les percussions. Encore faut-il y ajouter du charme, et Thibaudet n'en manque pas.
Quant à Matthias Bamert, il a su insufffler élégance et chaleur communicative à la Sixième Symphonie de Schubert, la plus italienne, composée à l'époque où Vienne découvrait avec enthousiasme les opéras-bouffes de Rossini, la plus insouciante aussi, même si la tonalité voilée du début de l'Andante rappelle que chez Schubert la mélancolie n'est jamais très loin.
C'est pourtant la sérénité qui l'emporte et le retour au divertissement avant toute chose, rapide, incisif, aux sonorités somptueuses. En répartissant les incessants éclats de lumière qui se relaient entre les différents instruments, en soulignant la moindre humeur, la moindre modulation, le chef obtenait immédiatement les bonnes réponses de la part de l'orchestre.
Un chef " hors normes " dit-on de Matthias Bamert ? Surtout ne changez rien Maestro !
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 18/02/2003 Françoise MALETTRA |
| Concert de l'Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de Matthias Bamert avec le pianiste Jean-Yves Thibaudet. | Ignace Joseph Pleyel (1757-1831)
Symphonie en ré mineur, B.147
(Maestoso, Allegretto con spirito, Adagio, Menuetto e Trio, Allegretto, Rondo allegro)
Richard Strauss (1864-1949)
Burlesque pour piano et orchestre en ré mineur
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie n° 6 en ut majeur, D.589
(Adagio-Allegretto, Andante, Scherzo et Trio, Allegro moderato)
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