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CRITIQUES DE CONCERTS |
13 octobre 2024 |
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Nouvelle production des Vêpres Siciliennes de Verdi à l'Opéra Bastille.
Des VĂŞpres tricolores
Un large drapeau français flottait ce soir-là – 18 juin oblige – au fronton de l'opéra Bastille. Sa réduction, en de multiples exemplaires, apparut sur scène, aux mains des artistes du choeur, au Ve acte de ces Vêpres siciliennes. Tandis que les costumes de l'occupant français lui conféraient un vague air résistant-gaullien. Contresens ? Provocation ?
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Nuançons : ce que nous mettons en cause, ici, c'est essentiellement le décor dû à Richard Hudson. Que vient faire ici cet immense mur d'hôpital, ce monumental Lego, oppressant, quasi offusquant, plus ou moins ouvert sur un ciel d'un bleu criard ? Qu'il « représente » l'oppression française sur la Sicile, soit ; le parti pris esthétique n'en reste pas moins choquant, en total décalage avec la musique, somptueuse, de Verdi, revêtue de toutes les couleurs du grand-opéra. Pour autant, la direction d'acteurs est parfaitement cohérente, la mollesse difficilement réveillée des Siciliens, l'emportement patriotique d'Hélène ou Procida, le déchirement d'un père et d'un fils (Guy de Montfort et Henri) que les circonstances viennent à rapprocher, mais que les affres de la politique séparent invinciblement
Heureusement, la distribution tant vocale qu'instrumentale sauve largement le tout. L'oeuvre est magistralement menée par un James Conlon en grande forme (contrairement au metteur en scène qui ne se sentait que peu d'affinités avec cet opéra, lui rêvait de le diriger), salué dès l'ouverture par un public enthousiaste – à juste titre. L'Américaine Sondra Radvanovsky (la duchesse Hélène), avec la sûreté vocale et la maîtrise scénique que l'on aime trouver chez ses compatriotes, a un timbre parfait, chaud, sensuel et puissant. Les duos du père et du fils, Anthony Michaels-Moore (Guy de Montfort) et Marcello Giordani (Henri), précurseurs du Don Carlos, sont l'occasion de belles prestations du baryton et du ténor, même si la voix de ce dernier (toujours sur le fil de l'héroïque) accuse par moments une certaine fatigue. La basse ukrainienne Vitalij Kowaljow (Procida) campe un Procida implacable de détermination, sans faiblesse vocale sinon sans blessure. Mention particulière pour le choeur, comme toujours admirablement préparé, et cette fois particulièrement à l'honneur.
On regrettera cependant que, pour une version française, l'Opéra de Paris n'ait pu trouver des voix françaises : la combinaison, sur scène, d'accents italiens, britanniques, américains, ukrainiens, sans être réellement gênante, ne se révélant pas, à l'oreille, des plus heureuses. Mais il est vrai que le thème, la dialectique oppresseur-oppressé, est universel, et peut se décliner dans toutes les langues
Dernières représentations :
Les 8, 11 & 15 juillet
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Opéra Bastille, Paris Le 18/06/2003 Anne-Béatrice MULLER |
| Nouvelle production des Vêpres Siciliennes de Verdi à l'Opéra Bastille. | Les Vêpres siciliennes de Verdi (version originale en français) à l'Opéra Bastille
Direction musicale : James Conlon
Mise en scène : Andrei Serban
DĂ©cors et costumes : Richard Hudson
Mouvements chorégraphiques : Laurence Fanon
Avec Sondra Radvanovsky (Hélène), Louise Callinan (Ninetta), Marcello Giordani (Henri), Anthony Michaels-Moore (Guy de Montfort), Vitalij Kowaljow (Procida), Luca Lombardo (Danieli), Jean-Luc Maurette (Mainfroid), Christophe Fel (Robert), Josep Miquel Ribot (le | |
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