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CRITIQUES DE CONCERTS |
15 septembre 2024 |
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Ce récital était placé sous le signe du deuil et de l'amour. Il offrait un parcours des premières mélodies de Fauré (1873) au début des |uvres de maturité, soit le passage du romantisme proche de la romance aux harmonies plus raffinées et originales (1878/1884) qui feront le style inimitable du compositeur.Jérôme Corréas a saisi à merveille l'esprit de ces mélodies, en conservant le charme de la première manière de Fauré, dans les 3 Mélodies opus 6. Un côté petit garçon sage et gentil, nuancé, mais sans effet, dans Aubade, Tristesse et Sylvie dont l'écriture pianistique proche des barcarolles fut très bien rendu par Jeff Cohen, ainsi que le bel Arpège de l'opus 76. De l'interprétation du baryton-basse français, on retient la délectation du mot et la mise en valeur de la sensualité harmonique de Fauré dans les mélodies plus tardives comme Les Roses d'Ispahan (opus 39) ; le tout, sans jamais se départir d'une pudeur typiquement fauréenne. Sa technique très sûre lui procure non seulement une belle homogénéité de voix sur la longueur de sa tessiture, mais son talent de conteur et sa diction impeccable ajoutent une puissance magnifique, voire violente dans le Voyageur, Fleur Jetée ou encore dans le célèbre Automne (opus 18) ; toutes des mélodies sur des poèmes d'Armand Sylvestre. Pour faire écho à Fauré, le programme proposait aussi 4 mélodies d'après "l'intermezzo" Heine de Ropartz (1899), autre compositeur influencé par Wagner, un cycle très prenant encadré par le glas du Dies Irae qui confirmait ce sentiment de plénitude et de simplicité en entendant la voix profonde de Jérôme Corréas.
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Bibliothèque Nationale, Paris Le 07/03/2000 Michèle LARIVIERE |
| Récital Fauré par Jérôme Corréas, BBF, Paris | Mélodies de Gabriel Fauré
(dans la cadre l'intégrale programmée à la Bibliothèque Nationale de France)
Jérôme Corréas,baryton-basse
Jeff Cohen, piano | |
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