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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Récital de Ruggero Raimondi au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.

Grand monsieur à la mèche blanche

Ruggero Raimondi

Ruggero Raimondi était en récital, le 6 octobre dernier, à Paris. L'événement était à la taille du mythe, car le baryton, Don Juan cinématographique de légende, est un des derniers monstres sacrés de la scène lyrique, et c'est à ce titre que l'attendait un public tout acquis. La mèche blanche est toujours conquérante, la prestance inentamée.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 06/10/2003
Anne-BĂ©atrice MULLER
 



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  • La voix a vieilli, certes, mais comment pourrait-il en ĂŞtre autrement ? Son incontestable mĂ©tier permet au chanteur d'Ă©viter les Ă©cueils les plus redoutables du programme, mĂŞme si le timbre manque dĂ©sormais de prĂ©cision et de nuances, mĂŞme si le souffle est moins contrĂ´lĂ© que par le passĂ©. La première partie du rĂ©cital a du mal Ă  dĂ©coller, le baryton avançant prudemment dans un programme italien ni très connu, ni vraiment passionnant, passablement plombĂ© par l'accompagnement peu spirituel de Mme Beckman.

    Grand acteur, Raimondi mise alors sur l'expressivité, mais voilà : il en fait trop. Ce n'est pas une mauvaise idée pour Mi lagnero tacendo de Rossini, sorte d'exercice de style à la Queneau. En revanche, le programme de mélodies françaises – Chansons Gaillardes suivies du Bestiaire de Francis Poulenc –, dans sa fulgurance ironique, exige une finesse du traitement rythmique et syntaxique qu'interdit une prononciation pour le moins exotique – les je, les en ou an sont à peu près incompréhensibles – et une voix aux couleurs désormais atténuées. Du coup, le mot ne vit pas et la mélodie tombe à plat.

    A la rigueur, il eût été préférable que le baryton s'en tienne aux grands airs d'opéra puissamment expressifs qui ont fait sa réputation et qu'attendait le public, plutôt que de bousculer, au grand dam des oreilles françaises et sans résultat vraiment probant, des mélodies de cristal et de glace qui exigent des voix dans tout l'éclat de leur maturité.

    Par contre, tout fonctionne mieux chez Kurt Weill qui, à la limite de la comédie musicale, admet bien plus volontiers le grand jeu expressionniste, les rugissements et les froncements de sourcils. Reste qu'au-delà des inévitables critiques, on a le privilège d'entendre l'une des personnalités les plus impressionnantes et en même temps les plus attachantes du monde lyrique, et que cela demeure un pur bonheur.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 06/10/2003
    Anne-BĂ©atrice MULLER

    Récital de Ruggero Raimondi au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
    Piccinni, Respighi, Puccini, Verdi, Pizzetti, Rossini : airs d'opéras
    Poulenc : Chansons gaillardes, Le Bestiaire

    Ruggero Raimondi, baryton
    Ann Beckman, piano

     


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