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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Concert du Quatuor Psophos à la Salle des fêtes du Musée d'Orsay, Paris.

L'heur d'assister à une heure de Psophos

Les 4 jeunes femmes du Quatuor Psophos

Mardi 9 décembre dernier, dans la Salle des Fêtes du Musée d'Orsay, refuge des concertistes durant la restauration de l'Auditorium, Webern et Berg ont vécu enfin leur heure de gloire. Leur interprète, le Quatuor Psophos, est quant à lui certainement en passe d'entrer dans le cercle des quatuors de légende.
 

Salle des fêtes du Musée d'Orsay, Paris
Le 09/12/2003
Eugénie ALECIAN
 



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  • Langsamer Satz se traduit simplement par mouvement plus lent. A l'audition, on ne prête en réalité aucune attention au tempo, certes fasciné par la notion de mouvement, mais celui d'un tsunami dont les ondes avancent et reculent avec toujours plus de force et d'amplitude, jusqu'à atteindre un paroxysme presque brûlant, pour tranquillement redescendre et finir dans une douceur et un calme apaisant.

    Ce n'est pas simplement par la beauté du son que le Quatuor Psophos provoque toutes ces sensations. Le petit groupe est physiquement tellement entraîné par l'oeuvre qu'il donne avec le plus de naturel des pianissimo de soie et des fortissimo volcaniques. Ecrite en 1905, l'oeuvre ne fut ni jouée, ni éditée du vivant de Webern, car appartenant au romantisme décadent indigne du tout jeune émule de Schönberg. La beauté et la valeur intrinsèques de la pièce furent finalement révélées dans les années soixante et ont petit à petit gagné à juste titre leur place dans le catalogue des chefs d'oeuvre du répertoire pour l'instrument à seize cordes.

    A peine le temps de souffler, et c'est presque inquiet qu'on ose prêter l'oreille à la première des 6 bagatelles. En moins de quatre minutes, toutes les ressources instrumentales du quatuor sont présentées ainsi que toute l'originalité du style de Webern de 1913 : concision, désintégration de la mélodie, du rythme, du timbre. Loin de dessécher le discours, toute la gamme des perceptions affectives humanisent ces quelques pages musicales, jusqu'à les rendre quasi sensuelles, car bien sûr les quatre musiciennes sont capables d'en extraire la substantifique moelle avec une rare expressivité et une technique impossible à prendre en défaut. Mais surtout, les jeunes femmes savent captiver l'auditeur et l'entraînent au plus profond du langage pourtant aride du compositeur viennois.

    Vient enfin Berg, avec sa fameuse Suite Lyrique, dont les mélodies empruntent leur beauté au désespoir d'un compositeur jamais remis de son amour pour Hanna Fuchs, belle-soeur d'Alma Mahler. Mahler et Ravel semblent avoir beaucoup inspiré la veine mélodique de l'oeuvre. Si la construction de cette suite fait appel de manière terre à terre à la science des numéros, la musique qui en surgit n'y fait pas du tout allusion. Les quatre dames nous l'offrent à la manière d'une chorégraphie dont elles sont les créatrices. En somme, l'heur de vivre une magnifique heure de musique.


    Créé en 1997 au Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, soutenu par Gilbert Amy, formé à Paris par le Quatuor YSAYE, le Quatuor Psophos – en grec événement sonore – a la particularité d'être constitué de quatre jeunes femmes.

    Pour en savoir plus, le site internet du Quatuor psophos
    .




    Salle des fêtes du Musée d'Orsay, Paris
    Le 09/12/2003
    Eugénie ALECIAN

    Concert du Quatuor Psophos à la Salle des fêtes du Musée d'Orsay, Paris.
    Anton Webern (1883-1945)
    Langsamer Satz pour quatuor à cordes (1905)
    Bagatelles pour quatuor à cordes op.9 (1913)

    Alban Berg (1885-1935)
    Suite lyrique pour quatuor à cordes (1926)

    Quatuor Psophos
    Ayako Tanaka, violon I
    Bleuenn Le Maître, violon II
    Cécile Grassi, alto
    Ingrid Schoenlaub, violoncelle

     


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