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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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Concert de Paul Lewis et Nicolas Angelich avec l'Ensemble Orchestral de Paris au Centre Nouveau Siècle de Lille.
Pianistes à suivre
Nicolas Angelich
Lille est jusqu'à la fin novembre 2004 la capitale européenne de la culture. Dans ce contexte, Jean-Claude Casadesus et Maria-Joao Pires ont rassemblé 2 orchestres, 4 chefs et plus de 40 musiciens pour fêter le piano en un gigantesque festival déroulé sur 3 jours et sur chaque m² du Centre Nouveau Siècle. L'occasion de redécouvrir deux pianistes à suivre, Paul Lewis et Nicolas Angelich.
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Déjà célèbre en Angleterre, Paul Lewis a pénètré en France par la porte du sud et de ses festivals, et nous offre aujourd'hui le 25e concerto de Mozart. Quant à Nicolas Angelich, déjà réputé dans une grande partie du monde, il revient de New York où il a joué dernièrement avec Kurt Masur. C'est dans le 2e concerto de Liszt qu'il nous prouve encore à quel point il faudra compter avec lui dans le monde pianistique du nouveau siècle.
Paul Lewis s'installe au piano et l'orchestre entame le concerto de Mozart. Que les chefs d'orchestre ont l'air d'avoir des problèmes de tempo dans les concertos ces temps-ci ! James Judd n'échappe pas à cette épidémie et nous fait craindre le pire dans l'introduction d'un concerto souvent décrit comme l'Empereur de Mozart. Très maître de lui, et soutenu par un magnifique pupitre de violons, le pianiste rétablit l'Allegro maestoso en toute élégance et l'inquiétude nous fuit pour laisser la place au plaisir de l'écoute. Sur le thème principal évoquant la Marseillaise se noue alors un dialogue riche où le respect mutuel favorise l'expression de ce pianiste poète.
La palette de son toucher velouté se confond presque avec les timbres des bois autant que des cordes. Après une cadence très « pianistique », l'Anglais provoque une coda éblouissante révélant un orchestre de haut-niveau. Ce dernier se transforme presque en ensemble de chambre dans l'Andante, où une flûte à la pureté immaculée chante avec le pianiste, où les cordes des violons semblent tissées de soie. Un mimétisme rare fait l'orchestre se mouvoir en osmose avec Paul Lewis qui créé une complicité définitive avec un chef qui, dynamisé pour le Finale, répond avec spiritualité aux traits pianistiques en accusant, sans complexes, des contrastes presque beethovéniens. Même les violoncelles, rarement audibles jusque-là , se mettent au diapason de ce pianiste rare.
Juste après la mise en place d'un orchestre plus important et avançant tout timidement, Nicolas Angelich s'installe à son tour. James Judd lance en un parfait accord le 2e concerto de Liszt. Heureux, orchestre et pianiste alternent fougue et de tendresse. Le piano ne semble d'ailleurs pas trop gêné par des cuivres un peu trop généreux. Mais c'est contre mauvaise fortune bon coeur, d'autant que, petit à petit les sonorités magiques du pianiste nous éloignent des contingences terrestres.
Le pianiste nous transporte alors dans des cieux légers, dont les résonances nous emplissent d'un temps suspendu, auquel Angelich accorde de larges respirations, dans un voyage hors des contingences terrestres. Dopés, les musiciens et le chef amorcent dans le finale un accelerando vertigineux, presque dangereux pour des cuivres qui sonnent presque pompier. Le pianiste sourit, puis se lève. La salle applaudit à tout rompre ce nounours toujours aussi timide. Le public a du mal à partir, comme l'orchestre d'ailleurs.
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Centre Nouveau Siècle, Lille Le 17/01/2004 Eugénie ALECIAN |
| Concert de Paul Lewis et Nicolas Angelich avec l'Ensemble Orchestral de Paris au Centre Nouveau Siècle de Lille. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n°25 en ut majeur KV 503
Paul Lewis, piano
Franz Liszt (1811-1886)
Concerto pour piano n°2 en la majeur op. 21
Nicolas Angelich, piano
Ensemble Orchestral de Paris
direction : James Judd | |
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