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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Cycle Berlioz à la Salle Pleyel, Paris

Brigitte Balleys en pleine romance

Poursuivant son cycle Berlioz 2003, l'Orchestre de Paris semble avoir voulu comme reprendre son souffle entre le Te Deum et Cléopâtre. C'est à nouveau un chef britannique qui s'est vu confier deux mélodies avec accompagnement d'orchestre, mais qui n'a pas su les encadrer avec imagination et intelligence.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 02/03/2000
Antoine Livio (1931-2001)
 



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  • Sir Roger Norrington a ses inconditionnels, dont je ne suis pas. Sa gestique m'a toujours paru désordonnée et désuète, avec des mimiques affectées et précieuses et l'on voit soudain ses mains s'envoler tels des papillons affolés, sans que l'on constate un rapport quelconque avec le flot sonore qui sourd de l'orchestre. Il fut d'abord chanteur, puis chef de choeur et nous lui devons à ce titre quelques réussites indéniables. Ensuite, après avoir beaucoup travaillé le répertoire du XVIIIe siècle, il se consacre à restituer le répertoire symphonique du début du XIXe dans les conditions de l'époque. Il fut même le premier britannique à vouloir rendre à la Symphonie fantastique de Berlioz sa sonorité de la création. Voilà sans doute ce qui a prévalu à son engagement pour le grand cycle Berlioz 2003 qu'entreprend l'Orchestre de Paris. Mais on peut s'estimer heureux que la Fantastique n'ait pas fait partie de son programme.
    Tout a bien commencé avec cette Grande Ouverture de Waverley que Berlioz écrivit en hommage à Walter Scott. Même s'il y eut quelques départs hasardeux, particulièrement chez les cuivres, je dois reconnaître que le chef sut insuffler une certaine grandeur épique à cette page. Puis il y eut deux mélodies que Berlioz a souvent retravaillées et dont furent choisies les plus belles versions orchestrales.
    Si ce fut le grand moment du concert, nous le devons à la soliste plus qu'au chef qui, heureusement, sut s'effacer. Brigitte Balleys est un des plus troublants mezzo que l'on puisse entendre aujourd'hui, car jamais elle ne poitrine. Ses graves paraissent si légers et pourtant si profonds qu'ils sont comme une respiration intime et soudain elle s'envole vers des aigus aériens, chantés pianissimo, comme en un rêve. C'est la Grande Bretagne qui révéla Brigitte Balleys au célèbre Concours Benson & Hedge de Londres, puis elle fut Cherubino avec Erich Leinsdorf à l'Opéra de Vienne, avant d'aborder le rôle de Quinquin, son rôle fétiche. À mi-avril, elle reprend à l'opéra de Montpellier le rôle créé par Jane Rhodes dans Le Fou de Marcel Landowski.
    Dans La belle Voyageuse, sur un poème de Thomas Moore, Brigitte Balleys incarne à ravir cette troublante beauté parée de bijoux qui se promène dans la campagne irlandaise. Sa musicalité convient admirablement aux amples phrases que Berlioz a voulues pour cette déclamation peu conventionnelle que l'orchestre accompagne comme s'il s'agissait d'une harpe celtique. Dans La Captive, extraite des Orientales de Victor Hugo, l'atmosphère bascule. Il n'y a plus de promenade, c'est étendue sur la grève que la belle prisonnière du harem médite sur son sort. Il y a de l'humour, et un décor fastueux de crépuscule que l'orchestre rend à ravir. Brigitte Balleys dévoile, avec esprit et pudeur, une réelle sensualité dans ces grands intervalles mélodiques choisis par Berlioz pour faire vibrer les vers de Hugo.
    La Faust-Symphonie de Liszt, en sa version originale, m'a paru terne. Mais je ne crois pas que l'Orchestre de Paris y ait été pour quelque chose. Car il y eut même des instants fort beaux et graves qui semblaient échapper à la gestique du chef.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 02/03/2000
    Antoine Livio (1931-2001)

    Cycle Berlioz à la Salle Pleyel, Paris
    Ouverture de Waverley, deux romances de Berlioz : La Belle voyageuse et La Captive, Faust Symphonie de Liszt
    Brigitte Balleys, mezzo-soprano
    Orchestre de Paris
    Sir Roger Norrington, direction

     


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