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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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Récital d'Alban Gerhardt, violoncelle, et Cecile Licad, piano, au Théâtre de la Ville, Paris.
Un violoncelliste qui a tout pour plaire
Le violoncelliste Alban Gerhardt.
« Je suis le contraire d'un enfant prodige », ainsi s'exprime curieusement Alban Gerhardt en ouverture du feuillet-programme distribué au Théâtre de la Ville. On supposera que c'est là manifestation d'humour de la part de ce formidable soliste, aussi à l'aise dans le grave romantisme d'un Beethoven que dans le déchaînement d'un Britten ou la mélopée lyrique d'un Rachmaninov.
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Beau garçon, la mèche blonde ravageuse (un peu à la Dussollier en plus jeune), le coup d'archet athlétique (il rompt bien une demi-douzaine de crins en l'espace de trois sonates), la versatilité musicale exceptionnelle (il change de registre comme on se joue), cet homme-là a tout pour plaire. N'oublions pas pour autant sa partenaire Cecile Licad, pianiste élégante et énergique, complice de chaque instant.
Les deux artistes s'entendent à merveille, et prennent à jouer ensemble un plaisir évident : on croirait parfois, à entendre leurs attaques, que Gerhardt a des yeux derrière la tête. Tout au long de la Sonate en sol mineur op. 5 n° 2 de Beethoven, le son du violoncelle est rond, chaud, plus humain que jamais, romantique à l'allemande. Dans le facétieux Rondo qui la termine, les deux musiciens ont l'air de s'amuser bien franchement. Justesse des tempi, élégance du jeu, implication sans faille, le Maître de Bonn n'a aucun secret pour eux.
Changement d'atmosphère avec la Sonate en ut majeur op. 65 de Benjamin Britten, dédiée à Rostropovitch. Les cinq mouvements qui la composent l'apparentent plus à la suite instrumentale qu'à la sonate traditionnelle, mais lui donnent parallèlement plus d'énergie par l'extrême variété d'inspiration qui la caractérise. Là encore, Alban Gerhardt et Cecile Licad s'en donnent à coeur joie, entre déchaînements de pizzicati et miaulements de la Marcia. Le public retient son souffle.
Le concert se termine dans une veine encore différente. Chez Rachmaninov, l'ambiance est proustienne, très 1900. La Sonate en sol mineur op. 19 laisse le violoncelle déployer un vaste chant lyrique dans cette tonalité mineure qui lui va à merveille. La virtuosité des interprètes, ici encore, n'a d'égal que leur bonheur évident de jouer. En bis, Alban Gerhardt et Cecile Licad offrent à une assistance toujours sous le charme une impeccable Vocalise de Rachmaninov. Beau concert et belle démonstration d'équilibre et d'entente musicale.
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Théâtre de la Ville, Paris Le 06/03/2004 Anne-Béatrice MULLER |
| Récital d'Alban Gerhardt, violoncelle, et Cecile Licad, piano, au Théâtre de la Ville, Paris. | Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur op. 5 n° 2
Benjamin Britten (1913-1976)
Sonate pour violoncelle et piano en ut majeur op. 65
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur op. 19
Alban Gerhardt, violoncelle
CĂ©cile Licad, piano | |
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