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CRITIQUES DE CONCERTS |
04 octobre 2024 |
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Récital d'Anne-Sofie Von Otter accompagnée par Bengt Forsberg au Musée d'Orsay, Paris.
Les femmes, la musique et l'amour
Le dernier concert du cycle consacré par le Musée d'Orsay aux femmes musiciennes met en lumière, le temps d'une soirée, des créatrices qui auraient pu avoir beaucoup de choses à se dire entre elles. Un bel hommage rendu par une Von Otter traduisant le juste sens de chaque mot avec un art consommé et une impeccable diction.
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Pour le concert de clôture du cycle que le Musée d'Orsay consacrait aux femmes musiciennes (Clara Schumann, Augusta Holmès, Rebecca Clarke, Louise Ferrenc, Sofia Gubaidulina, et quelques autres), le nouvel auditorium ressemblait mardi dernier à un de ces salons de musique du XIXe où musiciens et poètes se retrouvaient en prenant un plaisir raffiné à faire de la musique ensemble. Sans doute l'effet de proximité entre la salle et la scène jouait-il en faveur de l'atmosphère qui régnait ce soir-là . Mais plus encore, c'est à la personnalité d'Anne-Sofie von Otter que l'on devait un sentiment d'intimité qui s'accordait à merveille avec le programme qu'elle avait choisi.
Moulée dans un fourreau de velours bleu nuit, chaleureuse et d'un naturel confondant, elle a fait des Lieder de Clara Schumann et d'Alma Mahler des moments de vie intenses, comme si chacun d'eux touchait au plus profond des élans du coeur, et semblaient se répondre sur les thèmes de l'absence, de l'attente, du secret, ou de la douceur d'une nuit d'été. Après trois courtes mélodies d'inspiration populaire, vives et enjouées, de la norvégienne Agathe Backer Grondhal, elle rendait hommage à la française Cécile Chaminade, avec dix mélodies surannées, pleines de charme, rêveuses comme des confidences, ou légères comme des éclats de rire, alternant avec des airs à danser pour piano seul.
Anne-Sofie von Otter possède cette qualité rare de ne rien laisser perdre du texte poétique, de s'en saisir parfois avec humour, toujours avec élégance, et dans un français impeccable. Son compatriote, le pianiste Bengt Forsberg, l'accompagnait avec une volubilité et une complicité particulièrement communicatives, ajoutant au programme deux Etudes de jeunesse de la polonaise Grazyna Bacewicz, d'un néo-classicisme sans grande originalité, et d'extraits des Préludes de l'américaine Ruth Crawford-Seeger, en forme de brillants exercices de style. Une soirée féminine en diable !
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Musée d'Orsay, Paris Le 18/05/2004 Françoise MALETTRA |
| Récital d'Anne-Sofie Von Otter accompagnée par Bengt Forsberg au Musée d'Orsay, Paris. | Clara Schumann (1819-1896)
Am Strande (Burns)
Beim Abschied (Serre)
Lorelei (Heine)
Geheimes FlĂĽstern hier und dort (Rollett)
Grazyna Bacewicz (1909-1969)
Deux Ă©tudes pour piano
Alma Mahler (1879-1964)
Ansturn (Dehmel)
Laue Sommernacht (Falke)
Der Erkennende (Werfel)
Ruth Crawford-Seeger (1901-1953)
Préludes pour piano (extraits)
Agathe Backer Grondahl (1847-1907)
Ouverture (Krag)
Melodi (Krag, traduction Thor Lange)
Fägelns visa (Topelius)
CĂ©cile Chaminade (1857-1944)
Ronde d'Ambur (Fuster)
Mignonne (Ronsard)
L'Anneau d'argent (GĂ©rard)
Air Ă danser pour piano, op. 164
Ma première lettre (Gérard)
Attente (Maquet)
Si j'Ă©tais jardinier (Marin)
Thème varié pour piano, op. 89
La lune paresseuse (de Bussy)
Sombrero (Guinand)
Viens ! Mon bien-aimé (Lafrique)
Mazurka pour piano, op. 58
L'Eté (Guinand)
Anne-Sofie von Otter, mezzo-soprano
Bengt Forsberg, piano | |
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