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CRITIQUES DE CONCERTS |
27 juillet 2024 |
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De fait, il Ă©tait difficile de rester insensible Ă l'atmosphĂšre d'hommage respectueux rĂ©gnant Ă Bastille, et Georges PrĂȘtre lui-mĂȘme indiqua la voie en dĂ©ployant sur scĂšne tous les gestes  et les Ă©clats de voix, car le chef aime chanter au sens propre du terme avec son orchestre  qui ont fait sa renommĂ©e. On se sent tout doucement portĂ© vers l'indulgence, on pardonne les approximations pour finalement se laisser prendre au charme d'une personnalitĂ© musicale qui n'a pas fini d'Ă©crire elle-mĂȘme sa propre lĂ©gende.
Musicalement, la maniĂšre aussi est restĂ©e fidĂšle Ă elle-mĂȘme. La prĂ©cision rythmique n'est pas une obsession chez Georges PrĂȘtre, en premier lieu dans sa gestique : certaines attaques de l'orchestre en deviennent quelque peu douteuses, auxquelles les troupes de l'OpĂ©ra ne nous ont guĂšre habituĂ©es, et qui Ă©maillent toute la soirĂ©e. De mĂȘme, l'ouverture de TannhĂ€user  on a ressorti pour l'occasion la version de 1861 destinĂ©e par Wagner Ă l'institution parisienne  aura connu des interprĂ©tations plus transparentes et plus construites ; la parure orchestrale des Wesendonck aura aussi Ă©tĂ© travaillĂ©e avec plus de fini, et Une vie de hĂ©ros avec plus de fondu dans les combinaisons de timbres et de savante gradation dans les immenses pĂ©dales orchestrales alla Strauss.
« J'ai quatre fois vingt ans »
Mais tout cela dit et rabĂąchĂ©, comment rester de marbre devant cet enthousiasme juvĂ©nile  « J'ai quatre fois vingt ans », s'exclame le chef non sans humour  , cette façon de se jeter Ă©perdument dans la musique, qui le plus souvent permet une efficacitĂ© expressive impressionnante ? Georges PrĂȘtre, c'est la subjectivitĂ© aux commandes, et on se laisse embarquer, en particulier dans les moments de suspension immatĂ©rielles mĂ©nagĂ©es par Strauss entre deux fracas orchestraux. Il faut saluer cet amour immodĂ©rĂ© de la ligne de chant qui fait de lui un chef lyrique si important, et qui trouve dans l'Orchestre de l'OpĂ©ra un complice idĂ©al, avec cette souplesse des lignes et ce sens du cantabile que seule une phalange lyrique peut rĂ©ellement acquĂ©rir, sans parler d'une beautĂ© sonore constante.
Mention spĂ©ciale pour le violon de Maxime Tholance, lui aussi amateur de galbes mĂ©lodiques langoureux dans Strauss, mais dommage que ses Ă©changes avec l'orchestre aient Ă©tĂ© quelque peu gĂąchĂ©s par une mise en place pour le moins dĂ©sordonnĂ©e. La seule Ă chanter avec de vrais mots, Dagmar PeckovĂĄ, a aussi apportĂ© une prĂ©cieuse contribution Ă la rĂ©ussite de la soirĂ©e dans les Wesendonck-Lieder de Wagner. Sans ĂȘtre fracassants, les moyens vocaux sont lĂ , la chaleur de mĂ©dium et du haut-mĂ©dium lui permettant de ne pas s'en laisser compter par l'orchestre  le grave est cependant un peu court Â, la longueur du souffle soutenant impeccablement la ligne de chant : la mezzo tchĂšque est visiblement venue pour « chanter » Wagner, volontĂ© fort louable par les temps qui courent.
GĂ©rard Mortier, le maĂźtre de cĂ©ans, est venu sur le plateau dire son respect Ă Georges PrĂȘtre, rappelant au passage et avec bonne humeur le franc-parler que le chef a souvent utilisĂ© par le passĂ© avec l'institution.
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Opéra Bastille, Paris Le 24/09/2004 Yutha TEP |
![](http://www.altamusica.com/wpic/nav/dot0.gif) | Concert pour les 80 ans de Georges PrĂȘtre Ă l'OpĂ©ra Bastille, Paris. | Richard Wagner (1813-1883)
Ouverture et Bacchanale de TannhÀuser (version parisienne de 1861)
Wesendonck-Lieder
Dagmar PeckovĂĄ, mezzo-soprano
Richard Strauss (1864-1949)
Ein Heldenleben, poĂšme symphonique pour grand orchestre, op. 40
Orchestre de l'Opéra national de Paris
direction : Georges PrĂȘtre | ![](http://www.altamusica.com/wpic/nav/dot0.gif) |
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