L'entreprise pouvait paraître ambitieuse. Cette première soirée aura rassuré tout le monde. Avec une telle pléiade d'interprètes d'aussi haut niveau, la musique de chambre de Mozart, dans son intégralité, sera servie comme elle le mérite. Et quel plaisir d'entendre des oeuvres qui ne sont pas si souvent à l'affiche, en raison de l'association peu ordinaire d'instruments qu'elles nécessitent.

Prenons par exemple le Quintette pour piano et vents K. 452, qui réunit piano, hautbois, clarinette, basson et cor. Une splendeur de finesse, d'harmonie, d'expressivité, dont Mozart était lui-même conscient. Dans l'excellent texte du programme qu'il signe, Michel le Naour cite une lettre du compositeur de 1784 : « J'ai écrit deux grands concertos puis un quintette qui a reçu un accueil extraordinaire : je le tiens, moi-même, pour le meilleur que j'ai jamais écrit Â».

Magnifique effectivement, surtout avec de pareils instrumentistes : Gothoni, Ogrintchouk, Lethiec, Cazalet et Wallez ! Et que dire de l'étonnant Duo pour violon et alto K. 423 ? Servi par Gérard Poulet et Bruno Pasquier, il s'impose avec toute son originalité et son audace d'écriture. Un moment de bonheur absolu. Et l'on pourrait énumérer ainsi les autres oeuvres inscrites à ce premier programme : Trio avec piano K. 502 ; Quatuor pour flûte et cordes K. 285 avec l'incroyable Benoît Fromanger ; Quatuor à cordes à deux altos K. 406.

Deux autres concerts devaient se dérouler les 21 et 23 janvier, et l'intégrale se poursuivra sur plusieurs saisons. Rappelons aussi que le prochain Festival de Prades aura lieu l'été prochain du 26 juillet au 13 août. Ce sera sa 54e édition !